J'ai lu le roman de Fabio M. Mitchelli Le Tueur au Miroir.


Sans reprendre le synopsis, que la fiche résume bien, de quoi est-il question dans ce roman ? Je ne vais pas en passer par un "il était une fois" mais par mon rapport au roman.
D'ailleurs, Lacan disait qu' "il n'y a pas de rapport sexuel"*, et bien je vous le confirme.


Comme toujours - ou presque dans les romans de Fabio M. Mitchelli - il est question de true crime. Ici c'est à partir de l'histoire du tueur William Richard Bradford que l'auteur nous entraîne dans une horreur absolue.


Alors qu'ai-je lu ?
A Montréal, Louise Beaulieu est à nouveau sollicitée dans une atroce affaire mettant en scène, en acte devrais-je écrire, un tueur en série avéré, que nous édite à nouveau La Bête Noire, sous la plume acérée et soucieuse de justesse de Fabio M. Mitchelli.
Une fois de plus, Fabio M. Mitchelli règle son compte au miroir, car plus encore que dans le précédent opus, dont Le Tueur au Miroir est une sorte de suite, il est directement question de miroir.


Le roman cette fois prend la forme d'un palindrome, celui du nom INKSKIN, d'un quasi palindrome souffrant d'un miroir dans lequel il ne lui est plus possible de plonger son propre regard.


Un miroir qui masque, un miroir qui ferme l'accès à ce que Courbet appelait L'Origine du Monde (tableau que possédait Lacan, et qu'il cachait d'ailleurs dans son antre aux yeux de tous).


Dans le roman, le symbolisme prend la place du symbolique,


et il ne reste plus qu'un imaginaire chez le tueur et un surgissement du réel à l'endroit du sexe de la victime.


Quelque chose dans l'écriture de l'auteur n'est pas sans m'évoquer "A Clockwork Orange" le film, car à l'instar de Stanley Kubrick, Fabio M. Mitchelli nous fait poser le regard sur ces scènes, un regard presque direct, d'autant plus qu'il y est question, je me répète, autant de miroir que de photographie.


Si le désir d'un individu est le désir de l'Autre, pour paraphraser Lacan, le (le désir ? le sujet ? l'individu ?) voilà prisonnier d'un imaginaire sans reflet ni repos.
Et faute d'identité, il ne restera que le tatouage, on ne s'appelle pas Inkskin par hasard... qui vienne tenter la reconnaissance du corps.
Encore une fois, le corps, les manifestations corporelles sont très présentes (sueurs, psoriasis...)


Si le roman est certes dans une dimension horrifique, il m'est apparu que sa lisibilité repose dans l'écriture de Fabio et sa précision.


Et toujours une playlist à ravir (avec jeu de mots), et puis j'aime tellement Louise !


Bonne lecture !


On notera l'élégance de la couverture et son intelligence... Oui je suis fan Et donc ??? ;-)


*certes dans un autre sens que je détourne ici, c'est moi qui écris

Créée

le 20 avr. 2021

Critique lue 121 fois

Agyness-Bowie

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