Bel et Bref ouvrage sur le manger chez quelques penseurs, décliné par sieur Onfray à l'époque moins médiatique, mais dont le fil conducteur était déjà bien tissé, du bon cordage.
A le mérite de nous rappeler les bons fondements nourriciers.
« Dis moi ce que tu manges, je te dirais qui tu es », Brillat-Savarin écrivait-il dans sa Physiologie du goût, il n’était autre que le charmant beau-frère de Charles Fourier, lui qui plaidait pour une poétique de l’aliment.
Ou encore chez Nietzsche, qui place en l’aliment, un principe matériel, celui d’un art de vivre dans un monde sans Dieu ni Dieux.
Ou bien la nourriture du cynique Diogène nourrie à la sauvagerie des premiers hommes avant la cité, la nourriture faisant partie d’une esthétique de la négation, ou le refus du feu Prométhéen de Diogène, comme un non à la civilisation. Or il aurait été plus fanatiques d’olives et de baies sauvages que de gigots humains.
D’Antitsthène, il avait retenu, « Pour boisson, prenons de l’eau de source, pour nourriture du pain, et pour assaisonnement, du sel et du cresson ». Se masturbant sur place publique, « Plût au ciel qu’il suffit de se frotter le ventre pour ne plus avoir faim. »
Rousseau donnait dans le champêtre, l’ascétisme et le sobre, vantait les mérites du laitage, des fruits et des légumes...
Kant que l’on découvre étonnamment titubant, aimant se cuiter dans les rues de sa ville prussienne.
Et chez Sartre qui entre autre voit en l’alimentation, le mastic qui bouche, avec l’appariement entre le sexe et la bouche, celle qui avale le pénis. Tandis que Beauvoir reprochait à celui-ci de considérer son corps comme un faisceau de muscles striés, et d’avoir abandonné le système sympathique (cf la force de l’âge). Lui l’anti-Diogène qui se nourrissaient de cigarettes Boyards, d’alcool, d’amphétamines…