L'anglicanisme ne connaît pas le célibat sacerdotal, chaque ecclésiastique peut donc se marier et avoir des enfants. Ce qui est le cas du vicaire que l'on va suivre tout le long du roman. Le vicaire est joyeux, festif, il est sage et peut prodiguer des conseils mais ne plombe pas littéralement son entourage par des paroles d'évangiles, il s'ouvre aux pauvres, aux riches locaux dont il fait connaissance. Il se méfie des riches qui se rapprochent de ses filles, semblant penser que tout leur est dû de par leur fortune. Il est difficile de résumer ce livre qui est une série d'anecdotes même s'il y a un fil conducteur. Perte de toute fortune, perte d'une maison, perte des enfants, trahison par des faux amis, arnaques au marché, perte de liberté aussi... Le vicaire subi beaucoup et relève chaque problème comme un nouveau défi. Sa conception de la religion n'est pas caricaturale au sens où il ne pense pas que chaque homme est naturellement mauvais et qu'il doit se purifier de son vivant pour mériter le paradis, ou encore avoir une conception du sacrifice total de soi au profit des autres au point de s'oublier totalement et de se réduire à un état de victime permanent, non, non pas du tout, ce serait très lourd si c'était cela. Le vicaire apparait plutôt comme un père de famille idéal qu'un vicaire froid et obscur. Le livre déborde de bons sentiments mais est loin d'être abrutissant non plus. Campagne, famille, gaieté et festivité, évènements aléatoires bouleversant le destin, retournements de situation inattendus, fin heureuse, c'est une livre qui ouvre notre sensibilité.