Comme à mon habitude je ne parle de ce que j'aime (et éméts quelques rares critiques sur des navets, mais n'allons pas gaspiller notre énergie pour ceux-là).
Comme à mon habitude, toujours un peu d'appréhension que je commence un nouvel auteur : vais-je accrocher, comprendre, saisir son univers et sa pensée ?
J'avais peur que Maryse soit trop poétique ou "philosophique". Oui, je ne jure que par le récit en prose.
Et bien Maryse est très concrète. Elle nous livre des anecdotes de sa jeunesse, post 2e guerre Mondiale. Entre une mère distante, un frère "éveillé", sa Guadeloupe de noirs, de mulâtre et de blancs pays, des parents au complexe d'infériorité/supériorité, Maryse Condé en quelques pages nous en apprend beaucoup.
Ce qu'est d'être noire et créole quand le passé colonisateur est loin mais bien présent dans son rapport à l'autre. De ce que peut être la vie sur une île métissée avec ses joies, contradictions et cocasseries. Des premiers amours et de la vie morne à Paris.
Le cœur à rire et à pleurer c'est des tranches de la vie de l'auteure qui font sourire, surtout. Les mini récits se lisent facilement et rapidement. On pourrait même en faire des tomes avec dessins tant l'action se dessine sous nos yeux.
Pas de chichis ou de discours ultra pointu sur la vie d'une jeune fille noire bourgeoise dans les années 50. La vie quotidienne est en le meilleur discours.