Il fait très chaud à Florence en cet été 1963. Dans une ville à demi déserte envahie par des hordes de moustiques, le commissaire Bordelli est chargé d’élucider les circonstances du décès d’une riche vieille dame, apparemment emportée par une violente crise d’asthme. Mort naturelle ou crime (presque) parfait? Bordelli pencherait plutôt pour la deuxième solution, encouragé en cela par son ami, le médecin légiste Diotivede qui découvre que la victime a été en contact avec une substance allergène qui n’a apparemment rien à faire dans une villa cossue des beaux quartiers...
Cette première aventure traduite en français du sympathique flic florentin imaginé par Marco Vichi fait partie de ces polars à l’italienne comme on les aime, drôles, ironiques et digressifs à souhait. Quinquagénaire désabusé, mal dans sa peau et son époque et hanté par des souvenirs de guerre, ce cousin toscan du Montalbano sicilien d’Andrea Camilleri affiche autant de sympathie pour les petits délinquants que de mépris pour une société qui ne pense qu’à l’argent. Restituant à merveille l’ambiance de l’Italie démocrate-chrétienne des années 60, l’auteur nous offre en plus une variation originale de meurtre en chambre close. Délicieux!