D'entrée nous voici plonger dans le quotidien d'un palace qui est bouleversé par les évènements de 68. L'auteur fait le parallèle avec la journée des fous du Moyen-Âge tout au long du livre, et sa narration suit ce parti pris d'un défilé de personnages singulier et du paradoxe de remettre en cause l'ordre établi. C'est bien écrit, c'est court mais efficace. Toutefois ça ne m'a pas plu. La faute sans doute au sentiment de condescendance de l'auteure à l'égard de ces petites gens s'essayant à l'autogestion. À aucun moment pas même à la fin elle ne leur prête d'autres velléité qu'individualiste, lecture à mon sens un peu trop contemporaine de ces événements, à l'époque le mot collectif était porteur de sens. Et puis, si l'on identifie bien le mal des riches clients on ne saisis pas le mal des employés pourquoi ce tel défaitisme ? Enfin, ce choix de non lecture politique de l'événement et de le tourner à la dérision en rappelant que tout ça ne fut rien qu'une journée de carnaval dessert l'apport documentaire historique très fourni.