Quand Steven Seagal se met au Da Vinci Code
Acheté sans intention particulière, si ce n'est pour son modique prix en occasion, Le dernier testament se révèle être une très agréable surprise dans le genre du thriller ésotérique et qui plus est à la française.
Écrit en 2005 (et récompensé la même année par le Grand Prix de littérature policière), le livre de Philip Le Roy nous présente Nathan Love, profileur freelance du FBI, habile croisement entre un psychologue (presque nécromancien) pour ses aptitudes à l'identification et la maitrise de la psyché humaine et Steven Seagal dans ses aspects de maître des arts martiaux qui te transforme les bad guys en tétraplégiques (au mieux) tout en restant en position du lotus. Justement, des bad guys et de l'action, il y en a à la pelle dans un ouvrage qui ne souffre d'aucun temps mort. En effet, l'histoire est menée tambour battant, à la manière d'une série TV multipliant les cliffhangesr et les twists à chaque épisode, l'écheveau global se déroulant petit à petit.
Toutefois, c'est ici aussi que le bât blesse car le lecteur ressort de là avec une impression de s'être fait avoir sur le côté ésotérique de la démarche, tout en ayant eu son comptant d'action, de complot mondial et surtout de sexe. Car c'est enfin ici que l'auteur marque une différence selon moi par rapport au reste du genre : les personnages suivis (ou simplement croisés comme dans le club SM) apparaissent tellement bourrés d'hormones qu'ils feraient passer DSK pour un mou de la nouille.
Du sexe, de la politique et de l'action, des ingrédients parfois surdosés mais servis par une écriture simple et directe, ce qui donne au final au Dernier testament une tonalité légère et rafraichissante.