... pour ce deuxième roman d'Ahmed Tiab, qu'en fait j'ai lu en premier ( respectant sans le savoir la chronologie ).
Des personnages crédibles, dont il nous fait partager le vêcu, et une expédition à travers le désert dont les péripéties ont suffisamment de vraisemblance pour qu'on n'ait pas envie de les mette en doute. Nos media montrent généralement des flux de gens en marche, des bateaux surpeuplés, des femmes en pleurs, des enfants abandonnés, des corps rejetés par les flots... mais s'attachent rarement aux parcours individuels. Or les raisons qui conduisent des êtres humains à quitter leur famille, leur maison, leur village, leur pays ... sont nombreuses ; et multiples sont les dangers du voyage qui les conduit jusqu'aux rivages de la Méditerranée, où le périple s'arrête le plus souvent définitivement. Ce qui aurait logiquement dû être le cas pour Fatou.
Heureusement, nous ne sommes pas plongés dans un documentaire, mais dans une fiction ponctuée par les étapes laborieuses de l'enquête du commissaire Kémal Fadil, où l'auteur laisse percer une ironie plutôt désabusée. Chacun appréciera ainsi à sa manière le fait qu'il fasse appel à la coopération de ses collègues marseillais, et que l'histoire se termine bien.
L'auteur a choisi de nous offrir un peu d'espoir.
Sur un tel sujet d'actualité, j'ai eu envie de profiter de l'occasion.