Critique de Le détour par Brice B
J'ai adoré l'ambiance "perdue dans une maison de vieille pierres au fin fond de l'Ecosse", mais pour autant ce fut une lecture mitigée, Bakker ne va pas au fond des choses, effleure un peu tout.
Par
le 15 déc. 2014
Un troupeau d'oies, plein cadre en couverture du dernier roman traduit de Gerbrand Bakker, Le détour. Ce n'est pas anodin, elles ne sont pas loin d'avoir le premier rôle dans un livre qui raconte la solitude d'une femme, isolée par choix dans une maison du nord du Pays de Galles. Une femme et des oies. Ces dernières disparaissent les unes après les autres. Un renard ? Peut-être ! Sûrement pas le blaireau qui l'a mordue, elle, pas les oies. Le détour est riche en sensations, les odeurs y ont une importance toute particulière. La description du paysage est minutieuse tous comme les gestes quotidiens et banals de cette ermite volontaire dont on ne sait si elle va se reconstruire ou sombrer. Bakker a d'ailleurs ajouté une intrigue parallèle, avec un mari à la recherche de son épouse disparue, qui n'est ni nécessaire ni passionnante. L'écrivain néerlandais est adepte d'un style ciselé, sensuel et magnétique. Se dégage du Détour une sorte de sérénité blafarde. Que se passe t-il dans la tête de son héroïne dont le livre de chevet est un recueil d'Emily Dickinson ? Mystère de l'âme humaine, retranscrit dans un ouvrage dont l'infinie tristesse, malgré quelques pointes d'humour délicat, est contagieuse. De ce qu'il peut bien advenir de cette femme, les oies n'en ont cure. Elles cacarderont toujours.
Créée
le 13 avr. 2017
Critique lue 114 fois
D'autres avis sur Le détour
J'ai adoré l'ambiance "perdue dans une maison de vieille pierres au fin fond de l'Ecosse", mais pour autant ce fut une lecture mitigée, Bakker ne va pas au fond des choses, effleure un peu tout.
Par
le 15 déc. 2014
Du même critique
Et sinon, il en pense quoi, l'office de tourisme galicien de As Bestas, dont l'action se déroule dans un petit village dépeuplé où ont choisi de s'installer un couple de Français qui se sont...
le 28 mai 2022
79 j'aime
4
Il est quand même drôle qu'un grand nombre des spectateurs de France ne retient du film que sa satire au vitriol (hum) des journalistes télé élevés au rang de stars et des errements des chaînes...
le 25 août 2021
79 j'aime
5
Enfin un nouveau film de Jane Campion, 12 ans après Bright Star ! La puissance et la subtilité de la réalisatrice néo-zélandaise ne se sont manifestement pas affadies avec Le pouvoir du chien, un...
le 25 sept. 2021
71 j'aime
13