Un troupeau d'oies, plein cadre en couverture du dernier roman traduit de Gerbrand Bakker, Le détour. Ce n'est pas anodin, elles ne sont pas loin d'avoir le premier rôle dans un livre qui raconte la solitude d'une femme, isolée par choix dans une maison du nord du Pays de Galles. Une femme et des oies. Ces dernières disparaissent les unes après les autres. Un renard ? Peut-être ! Sûrement pas le blaireau qui l'a mordue, elle, pas les oies. Le détour est riche en sensations, les odeurs y ont une importance toute particulière. La description du paysage est minutieuse tous comme les gestes quotidiens et banals de cette ermite volontaire dont on ne sait si elle va se reconstruire ou sombrer. Bakker a d'ailleurs ajouté une intrigue parallèle, avec un mari à la recherche de son épouse disparue, qui n'est ni nécessaire ni passionnante. L'écrivain néerlandais est adepte d'un style ciselé, sensuel et magnétique. Se dégage du Détour une sorte de sérénité blafarde. Que se passe t-il dans la tête de son héroïne dont le livre de chevet est un recueil d'Emily Dickinson ? Mystère de l'âme humaine, retranscrit dans un ouvrage dont l'infinie tristesse, malgré quelques pointes d'humour délicat, est contagieuse. De ce qu'il peut bien advenir de cette femme, les oies n'en ont cure. Elles cacarderont toujours.

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le 13 avr. 2017

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Lubrice
6

Critique de Le détour par Brice B

J'ai adoré l'ambiance "perdue dans une maison de vieille pierres au fin fond de l'Ecosse", mais pour autant ce fut une lecture mitigée, Bakker ne va pas au fond des choses, effleure un peu tout.

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