Et de deux. Après Inés et la joie, Almudena Grandes déplace légèrement le curseur du temps, jusqu'aux années 1947-1949 et boucle un nouvel épisode de cette "guerre interminable", contre le franquisme, s'entend, qu'elle a entrepris de raconter sur la longueur de 6 romans. Le lecteur de Jules Verne change la focale puisque nous voici cette fois dans le camp des "méchants", les membres de la Guardia civil qui luttent contre une poignée d'irréductibles guérilleros, réfugiés dans les montagnes près de Jaén (Andalousie). Des événements, sanglants et barbares, se déroulent sous les yeux d'un enfant de neuf ans qui écoute et qui voit, à défaut de comprendre. Cela viendra plus tard. On a dit que l'auteure espagnole s'intéressait plus à la mémoire qu'à l'histoire. C'est exact, mais la documentation qu'elle a constituée pour son roman et qui en nourrit la trame intime est extrêmement impressionnante. Trop peut-être puisque la partie fictionnelle semble parfois, à peine d'ailleurs, artificielle, dans une classique d'histoire d'apprentissage de la vie et des hommes. Plus modeste dans sa construction qu'Inés et la joie et surtout que Le coeur glacé, Le lecteur de Jules Verne coule néanmoins harmonieusement dans une fausse douceur qui éclaire la noirceur de temps cruels.

Cinephile-doux
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le 16 févr. 2017

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