Un très bon premier roman
J'avais lu ce roman pour la première fois lors de sa première édition aux Editions Nuit d'Avril, et j'en avais gardé un excellent souvenir. Au point que cela ne pas dérangée de le relire dernièrement pour pouvoir me plonger pleinement dans la suite intitulée : Le sang d'Hécate, sortie cette année aux Editions du Petit Caveau. Je profite donc de cette relecture pour faire ma petite critique.
Tout d'abord l'atmosphère d'un Londres Victorien est très bien retranscrite, un univers que j'aime beaucoup en plus. On se laisse complètement emporter, on s'imagine les sombres ruelles de Whitechapel, l'ambiance brumeuse, grise et pluvieuse. Autant d'éléments qui campent le décor et permet au lecteur d'entrer rapidement dans l'histoire.
Ambre Dubois possède une écriture simple, mais qui vise juste. C'est limpide, les descriptions nous permettent de tout de suite visualiser les tableaux qu'elle nous dépeint. Ce talent pour la narration est un talent qui n'est pas donné à tout le monde.
Personnellement je trouve que son écriture est très 'visuelle'. De plus, elle arrive très facilement à provoquer un certain attachement à ses personnages, en quelques lignes on arrive à cerner les personnalités de chacun. Je pense qu'il y a eu un gros travail sur ses personnages, l'auteur semble habiter son oeuvre et ses personnages qui prennent vie sous sa plume.
Pour un premier roman, je trouve que c'est plus que prometteur. Cela donne vraiment envie de voir l'évolution de l'écriture par la suite.
Concernant l'intrigue, j'ai trouvé ça plutôt original et osé de mêler l'histoire du célèbre tueur en série : Jack l'éventreur à un récit vampirique. Même si elle ne respecte pas la vérité historique sur l'assassin et ses meurtres, on se laisse emporter par l'histoire. On dévore avidement chaque page tant Ambre Dubois sait distiller les différents indices, on ne s'ennuie pas, l'action et les rebondissements sont rondement menés.
Le fait que le récit soit écrit à la première personne ne m'a pas gênée. Pourtant, cela aurait pu, surtout que le point de vue est celui d'une femme, Stella. Les questionnements des femmes ça peut soûler, mais la personnalité de Stella est telle qu'on la comprend, et tout est raconté de façon à ne pas non plus tout dévoiler de ce personnage, notamment son passé de sorcière.
Pour parler de manière plus précise des personnages, habituellement, les héroïnes de Bit-Lit m'énervent à un moment ou un autre, mais Stella, possède une personnalité forte, tout en ayant également des moments de faiblesses et de doutes. Elle ne m'a pas agacée à un seul moment par ses choix, et a mené son enquête d'une main de maître. De plus, le fait qu'elle soit également une sorcière apporte un petit plus.
Ces vampires aux personnalités très marquées, vous resteront en tête même après avoir refermé le livre. Comment oublier le ténébreux et bestial Drake ? Ou le mystérieux et froid Rodrigue ? Le coeur des lectrices risquent de balancer entre les deux. (en tout cas c'était mon cas. Je n'arrive pas à me décider lequel des deux je préfère. J'ai envie d'en savoir plus sur eux et sur leurs passés).
Et comment ne pas s'attacher au gentil et doux Corwin, novice et jeune recrue de la communauté ? Et qui était vraiment la vampire qui lui a donné naissance ?
J'aimerai bien connaître aussi un plus le si peu bavard Alexander et savoir pourquoi il est aussi proche de Rodrigue. (la fan de boy's love en moi veut voir de l'amour entre eux). Bien sûr Stella n'est pas la seule vampire parmi tout ces mâles, il y a Eva et Céleste. J'avoue que j'ai un peu plus de mal avec Céleste, mais on la voit si peu dans le roman.
Et vous serez surement aussi fascinée que moi, par la personnalité étrange du Docteur Rafael de Mortepierre. Vous me direz j'ai été aussi attendrie par le jeune John Heartavy. Le pauvre quand même .__.
Vous pensez surement : « Ce roman est parfait ! Il y a tant d'éloges »
Malheureusement, je dois vous dire que rien n'est parfait en ce monde, on constatera des maladresses dans l'écriture et certaines tournures de phrases, qui peuvent paraître parfois désuètes, ni très naturelles, en particulier dans les dialogues. Néanmoins on pardonne assez rapidement ces petites imperfections, l'histoire nous embarque tellement vite qu'on les oublie. Et puis, c'est un premier roman après tout.
On peut aussi regretter que le lecteur devine assez facilement la fin du roman et les motivations de 'l'éventreur', d'ailleurs la fin et les divulgations de ces fameuses motivations ont été faites de manière très cliché (le méchant qui dit dévoile tout haut son plan, c'est le truc qu'on voit beaucoup dans les films ou dessins-animés) mais ce livre garde quand même son lot de surprises.
Dans tous les cas j'ai pris beaucoup de plaisir à relire Le Manoir des Immortels, et je le conseille vivement aux amoureux de littérature vampirique et plus généralement de fantastique et de roman policier. Comme quoi la littérature fantastique n'est pas qu'anglophone, la langue française regorge, elle aussi, de jeunes auteurs prometteurs dans le domaine.
J'ai vraiment hâte de lire Le sang d'Hécate afin de retrouver, Stella, Drake, Rodrigue, Corwin et les autres !
Alors si vous voulez vous le procurer vous pouvez acheter la réédition auprès des Editions du Petit Caveau au prix de 17,90 €