Le Puy du Fou
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le 31 déc. 2015
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Pour commencer, je suis un peu surpris de constater des notes de 1/10 pour un tel livre. Assurément, des gens qui ne l’ont pas lu. Probablement une posture idéologique, ce qui va souvent de pair avec l’étroitesse d’esprit.
Il y a bien sûr des choses prévisibles dans ce livre, mais surtout de belles surprises. En particulier le style, élégant, parfois brillant, parfois drôle.
De Villiers aborde de nombreuses thématiques, pêle-mêle le Puy du Fou, l’Europe, l’avortement, l’euthanasie, les abeilles, le génocide vendéen (car il s’agit bien de ça), etc.
Il n’est pas nécessaire de s’accorder parfaitement avec l’idéologie de De Villiers pour apprécier ce livre. Personnellement, je suis en total désaccord sur l’euthanasie, et son opinion sur l’avortement, bien qu’intelligemment argumentée, me dérange. Mais l’essentiel n’est pas là : il s’agit d’un livre riche, que ce soit sur le fond ou la forme, écrit par un homme de grande culture au parcours étonnant. Un homme qui a côtoyé les plus grands politiciens français et en dresse des petits portraits croustillants : Chirac l’homme sans opinion, Mitterrand le florentin, Giscard le maître-fossoyeur de la France, Sarkozy le lapin-tambour (SIC !), etc.
La thématique européenne, qui constitue le cœur du livre, m’a particulièrement intéressé. De Villiers y développe l’idée que cette supranation, contrairement à ce que le terme suggère, n’est pas un englobant des nations plus puissant et efficace, mais simplement une
vaste entreprise de destruction. Des frontières, des cultures, des valeurs, en fait de toutes les entraves à la création d’un monde qui ne serait qu’un immense supermarché.
J’avoue aussi avoir été amusé par sa relation avec Soljenitsyne et par leurs convergences idéologiques. Quand De Villiers parle de patrie, de nation, de famille, la sanction est immédiate: « nauséabond » , « heures les plus sombres de l’histoire » , et tout le tintouin. Quand il s’agit de Soljenitsyne… difficile de le traiter de nazi… alors la logorrhée calomnieuse laisse place à un silence gêné… On sent que De Villiers est particulièrement fier de cette proximité avec Soljenitsyne, sorte de caution morale. Il ne manque d’ailleurs pas de souligner dans son livre l’absence de l’ensemble de la classe politique française aux funérailles de Soljenitsyne, pourtant l’un des plus grands hommes du XXème siècle, qui, de sa seule plume, a détruit le plus grand système concentrationnaire de tous les temps. Salaud de réac.
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le 3 déc. 2015
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