Le Puy du Fou
Allez, on commence par une petite mise en bouche : l'avis d'OSS 117 sur la dictature https://www.youtube.com/watch?v=s6ylqpyik9M . ça devrait vous donner une petite idée de qui est Philippe de...
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le 31 déc. 2015
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"Le moment est venu de dire ce que j'ai vu", avec un titre qui semble être une fausse bonne idée d'un éditeur, Philippe De Villiers, homme très à droite et isolé, propose de nous raconter ce qu'on découvre lorsqu'on fréquente les milieux politiques, désormais qu'il ne nage plus dans ce milieu et qu'il est un homme libre.
Ce livre part avec un avantage comparé à la plupart des livres de politicien : l'homme aux formules assassines (Sarkozy le lapin tambour Duracell, Chirac le cheval sans jockey) a du style et on tourne page après page, gobant ce qui est écrit sans s'arrêter. Le livre se lit très facilement ce qui en fait plus un livre de plage qu'un livre politique malgré le fait qu'il soit totalement imprégné d'idéologie.
Mais pourquoi lire ce livre alors que l'homme de Vendée est sur beaucoup de sujets opposé à ce en quoi je peux croire ? C'est avant tout par curiosité, le livre s'est très bien vendu et les obsessions de De Villiers autrefois considéré comme marginales, trouvent beaucoup d'écho aujourd'hui.
Ce qui m'intéressait vraiment c'était le côté anecdote (Chirac qui déclare que 1664 est pour lui la date la plus importante de la construction européenne !). Le genre d'anecdote drôle que l'on se plait à ressortir en dîner mondain, mais qui sont également révélatrice de qui était ces hommes et leurs pensées. Malgré le fait que lorsqu'on connait bien le milieu, personne ne sera surpris du côté girouette de Chirac, de Sarkozy ne faisant que brosser son électorat dans le sens du poil ou tout ce qui est dit sur Cohn Bendit.
Donc, même si on apprend des choses, c'est en réalité assez secondaire, le chouan nous compte sa vision (particulière) de la France mise à mal par Jack Lang, VGE et tant d'autres. Et ses obsessions reviennent inlassablement : l'Union Européenne comme brisant la souveraineté des États, l'avortement comme allant de pair avec l'immigration, la colonisation comme moyen de culpabilisation des Français, l'islam ("le choc des civilisations" de Samuel Huntington est d'ailleurs cité tout comme le mot d'islamo-gauchisme utilisé le plus sérieusement du monde) bien sûr le fameux """génocide""" vendéen sera de la partie. Tout cela étant englobée de petite touche de complotisme à coup de lobby LGBT et de musulman qui complote dans l'ombre pour prendre le pouvoir le moment venu.
Les obsessions de De Villiers sont tellement présentes que même lorsqu'un chapitre est sensé parler de Hollande, il ne fait que parler de l'UE, et lorsque c'est le 6e chapitre sur l'UE c'est vraiment (vraiment) redondant et exaspérant.
Il y a également quelques erreurs, comme le fait de relier l'eugénisme à l'exposition des nouveau-nés pratiqué par les spartiates, phénomène qui expliquerait la totale disparition de la cité, mais c'est oublié qu'il n'y avait pas uniquement les spartiates qui pratiqué cela et que des personnages comme Lycurge nous sont bien parvenu . Et tout cela servant à un parallèle entre l'exposition des nouveau-nés, l'eugénisme et l'avortement (lorsque l'on a pu observer une trisomie sur un fœtus).
Tout cela n'est pas arrangé par le coté très "story telling" (que le titre annoncé je le reconnais) très présent : "moi" "mon expérience à l'ENA" "ma vision de la Vendée" 'mon parc du puy du fou considéré comme le plus beau du monde". Le "récit" étant intégralement à la première personne et mettant l'accent sur les rencontres prestigieuses du chouan autant pour les critiquer que pour les encenser notamment Poutine et Soljenitsyne (personne ne sera surpris de l'importance de ses deux personnages pour De Villiers)
Ces logorrhées dithyrambiques ont même réussi à me donner envie d'aller visiter son parc, c'est dire si l'homme est efficace dans cet exercice ! Je persiste à dire que ce livre est mal vendue dans le sens où on s'attend à un livre d'anecdote et en fait on a quasiment que De Villiers qui nous raconte son idéologie. Malgré tout le livre est agréable à lire et c'est ce qui explique à mon sens son inquiétant succès !
PS : À propos de François Fillon il est dit :" C'est un blanc déguisé en bleu" c'est drôle c'était exactement mon opinion sur le bonhomme.
Créée
le 23 juin 2017
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Bin dis le et ne l'écrit pas
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