Et voilà, de huit. Et pour ce huitième épisode, Tremayne s'attaque au meurtre en huis-clos sur un bateau. Car, si pèlerinage vers Saint-Jacques de Compostelle il y a, l'essentiel du roman se déroule sur le navire qui fait route depuis l'Irlande vers cette destination. Avec une traduction du titre encore une fois pas très judicieuse : je m'attendais à découvrir, après Rome, la Galice au 7ième siècle. A la place, j'en ai beaucoup appris sur la navigation au 7ième siècle. Bon, ce n'est pas inintéressant non plus. Oui, car le titre original, c'est Act of mercy, sans doute bien plus en rapport avec l'intrigue policière, notamment sa conclusion.
Ce point de détail mis à part, le bouquin est très réussi, agréable à lire et prenant. Mêlant une intrigue policière angoissante à souhait et confuse à l'extrême, au point qu'il est très difficile d'en anticiper l'issue, et divers épisodes de navigation plutôt divertissants (pour le lecteur) : tempête, récifs, pirates, vie à bord, escale à Ouessant. Episodes qui sont des pauses bienvenues entre les meurtres qui se succèdent, tant l'ambiance à bord est lourde et angoissante. Ambiance parfaitement bien rendue, qui rappelle un peu "La croisière de l'angoisse" d'Ambler, avec 13 siècles d'écart.
Après, on découvre dans ce bouquin un certain Cian, qui n'est autre que l'ex de Fidelma. Un parfait connard, à vrai dire. Tremayne ne l'a vraiment pas loupé, celui-là. Et comme Fidelma n'a entrepris ce pèlerinage que pour faire en quelque sorte le point, la réapparition inattendue de Cian ne va pas manquer de la secouer quelque peu. Elle perd ainsi (par moments, ça reste quand même Fidelma quand même) un peu de sa superbe. Mais peut-être le choc ressenti et la remontée de souvenirs qu'elle croyait enfouis à jamais aura t-il un effet salutaire ? En tous cas, à la toute fin, elle décide de rentrer soudainement en Irlande pour des raisons pour des raisons que je ne dévoilerai pas ici...