L'éminent auteur, membre de l'Académie française, féru d'Italie, notamment de sa partie sud, revient sur Rome, ville qu'il adore par-dessus tout. Il justifie sa démarche en notant que les auteurs et cinéastes ont très majoritairement placé leurs oeuvres dans la capitale péninsulaire, pourtant siège de l'Eglise, un part certaine d'entre eux s'avérant athées ou laïcs. Cette ville bénéficie bien d'un site exceptionnel, d'un patrimoine non moins imposant, abondamment traité et décrit dans ce livre, où les activités culturelles s'avèrent malencontreusement en berne, en raison d'une absence de soutien public.
Dominique Fernandez nous propose des balades dans Rome, selon sa vision et ses goûts personnels. Les fontaines, sculptures et jardins ayant sa préférence, il avoue un faible pour la période antique, plus que pour celle des XVIIème et XVIIIème qui attirerait plus souvent l'attention, à l'exception néanmoins du Colisée et d'une partie du forum. Il revient abondamment sur la statutaire et la représentation des corps, plus masculins que féminins, ce qui représente l'occasion de revenir sur ses attirances et fantasmes, assumés.
Cette présentation assume la subjectivité du parti pris, que l'auteur prend soin de justifier, ce qui prouve son honnêteté intellectuelle. Chacun pourrait donc décliner la visite de chaque ville à sa manière, pour peu qu'il détienne suffisamment les codes culturels, les siens restant particulièrement pointus. Enthousiaste, parfois exalté, il donne envie de partager cette passion, ce qui ne semble pas vain.