C'est toujours un peu la même chose :quand la lecture d'un opus de Fidelma débute, puisque j'en ai déjà lu au moins 25, je me dis que ça va être un peu comme tous les autres et mon enthousiasme est modéré. Et, de fait, c'est vraiment un peu comme tous les autres, mais peu à peu la magie de l'intrigue et le suspens opèrent et je dévore le bouquin. Bon, il ne m'en reste plus que cinq à lire, peut-être six s'il en sort un d'ici là, mais je suis certain que lorsque j'arriverai au bout, ça sera encore la même chose.
C'est une recette qui marche et dont on ne peut pas se lasser, tant elle est bien rodée. Pourtant, ce sceau du diable n'a rien d'original. Parmi les variations que Tremayne s'autorise, on est là clairement dans celle du meurtre à huis-clos (au château royal, pas en abbaye) avec petite virée dans la pampa vers la fin. Et confusion du coupable en séance plénière dans l'avant-dernier chapitre, le dernier étant consacré un moment plus intime entre Fidelma et Eadulf, dont les relations se sont d'ailleurs apaisées.
La seule évolution, peut-être, est de voir certains personnages secondaires apparaitre de plus en plus fréquemment dans les épisodes. Ce qui, outre de la continuité, apporte plus de consistance à l'univers de Fidelma, dont l'histoire s'étale désormais sur pas loin d'une décennie. Tremayne mettant un soin particulier à enchainer ses romans de façon chronologiquement cohérente. Et puis, je dois reconnaitre que, la pédagogie étant comme chacun sait affaire de répétition, je commence à bien me représenter ce qu'était la société irlandaise à la fin du septième siècle après J.C. Et ce n'est pas l'aspect le plus négligeable de ces plaisantes lectures.