Le récit se situe sur une Terre à quelques siècles de nous. La mort a été vaincue, et la société a évoluée en conséquence : natalité ultra contrôlé, conditionnement des nourrissons et des individus, population bisexuée, abandon des vieilles religions au profit d'une spiritualité remplacée par une "communion" entre individus (des rapports sexuels acceptant toutes les formes de sexe. Oui, toutes.)
Dans ce contexte, on nous propose de suivre la vie d'une cellule familiale de cette nouvelle humanité. Car le modèle familial, contrôle des naissances oblige, a volé en éclat. Cette cellule comprend donc en tout 7 personnes, dont l'une est candidate à l'élection à la tête du gouvernement mondial.
Difficile de résumer ce roman tant il foisonne d'idées et de questionnement sur l'évolution de la société et de plus largement de l'Humanité.
Pour faire simple (pour ne pas dire simpliste), il est question de transhumanisme, d'une humanité qui, par les sciences et les techniques, a surpassé la mort et dont on nous montre une évolution possible.
On y parle aussi (dans le désordre) d'eugénisme, de réalité augmentée, de pandémie, de conquête spatiale, d'émancipation des I.A., d'une enquête de police, et de bien d'autres choses encore.
Tout cela est intelligemment exposé et accessible pour le lecteur, ce qui est un point positif car ces notions posent beaucoup de questions complexes. En cela Le soupir de l'immortel est très intéressant, car il interroge cette notion de transhumanisme, nous en montrant à la fois les avantages et les limites, voire les dérives.
Pourtant, malgré ces points positifs et un récit qui, une fois lancé, maintient en haleine, ce roman m'a laissé un sale goût dans la bouche.
La faute à un début de roman volontairement provocateur / pornographique / trash . Les premières pages sont réellement éprouvantes (j'étais proche de la nausée, et il en faut !) et, et c'est là que le bât blesse, car ces scènes crues et violentes ne sont pas pertinentes par rapport au propos global du roman.
À la limite, si ces scènes dégueulasses avaient eu un fond d'intérêt pour le reste de l'histoire, j'aurai peut-être pu faire abstraction (et encore), mais là, non.
De même, le côté très sexué de la société exposé, pourquoi pas, mais est-on obligé de se taper des étalages de queues, d'éjaculations faciales / buccales et tout le toutim ? je n'en suis pas sûr.
Bref, ça aurait pu être beaucoup mieux.