Les amants polyglottes, de la suédoise Lina Wolff, est un roman plutôt déconcertant et qui, c'est le moins que l'on puisse dire, ne flatte pas le lecteur dans le sens du poil. Le livre est divisé en trois parties bien distinctes, avec pour chacune un narrateur différent, le lien entre chaque segment consistant en un manuscrit inédit. Cependant, à la lumière du dernier récit, d'autres points communs apparaissent : la recherche de l'amour et l'assez pitoyable état des relations sentimentales et sexuelles des différents protagonistes. De là à faire une comparaison avec l'univers Houellebecquien, sous prétexte que l'auteur français est abondamment cité par la romancière, il y a tout de même un pas. Les amants polyglottes commence avec les aventures d'Ellinor, qui approche de la quarantaine, et dont les rapports avec les hommes ont toujours été insatisfaisants. Le style de Lina Wolff dans cette partie est très relâché et assez cru mais heureusement la suite, avec Max, l'écrivain en panne, puis Lucrezia, l'aristocrate romaine ruinée, est autrement mieux écrite. Il y a un ton sarcastique dans ce roman qui surprend et que certains trouveront sans doute déplaisant tant les rapports hommes/femmes y sont décrits avec une cruauté délibérée. Toutefois, la structure même du livre et son humour noir, pas évident de prime abord, en font un ouvrage singulier et digne d'intérêt.

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le 21 juil. 2018

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