Les amants polyglottes, de la suédoise Lina Wolff, est un roman plutôt déconcertant et qui, c'est le moins que l'on puisse dire, ne flatte pas le lecteur dans le sens du poil. Le livre est divisé en trois parties bien distinctes, avec pour chacune un narrateur différent, le lien entre chaque segment consistant en un manuscrit inédit. Cependant, à la lumière du dernier récit, d'autres points communs apparaissent : la recherche de l'amour et l'assez pitoyable état des relations sentimentales et sexuelles des différents protagonistes. De là à faire une comparaison avec l'univers Houellebecquien, sous prétexte que l'auteur français est abondamment cité par la romancière, il y a tout de même un pas. Les amants polyglottes commence avec les aventures d'Ellinor, qui approche de la quarantaine, et dont les rapports avec les hommes ont toujours été insatisfaisants. Le style de Lina Wolff dans cette partie est très relâché et assez cru mais heureusement la suite, avec Max, l'écrivain en panne, puis Lucrezia, l'aristocrate romaine ruinée, est autrement mieux écrite. Il y a un ton sarcastique dans ce roman qui surprend et que certains trouveront sans doute déplaisant tant les rapports hommes/femmes y sont décrits avec une cruauté délibérée. Toutefois, la structure même du livre et son humour noir, pas évident de prime abord, en font un ouvrage singulier et digne d'intérêt.

Cinephile-doux
6
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Mes livres de 2018

Créée

le 21 juil. 2018

Critique lue 260 fois

Cinephile-doux

Écrit par

Critique lue 260 fois

Du même critique

As Bestas
Cinephile-doux
9

La Galice jusqu'à l'hallali

Et sinon, il en pense quoi, l'office de tourisme galicien de As Bestas, dont l'action se déroule dans un petit village dépeuplé où ont choisi de s'installer un couple de Français qui se sont...

le 28 mai 2022

79 j'aime

4

France
Cinephile-doux
8

Triste et célèbre

Il est quand même drôle qu'un grand nombre des spectateurs de France ne retient du film que sa satire au vitriol (hum) des journalistes télé élevés au rang de stars et des errements des chaînes...

le 25 août 2021

79 j'aime

5

The Power of the Dog
Cinephile-doux
8

Du genre masculin

Enfin un nouveau film de Jane Campion, 12 ans après Bright Star ! La puissance et la subtilité de la réalisatrice néo-zélandaise ne se sont manifestement pas affadies avec Le pouvoir du chien, un...

le 25 sept. 2021

71 j'aime

13