Prosper Mérimée nous livre une déclinaison du mythe de Don Juan, séducteur. En introduction, il commence par énoncer que deux personnages ont fort vraisemblablement contribué à constituer le mythe, au prix d'une confusion entre les deux. Il évoque celui de Maraña, fils du comte don Carlos. Jeune, il est intrigué par le tableau de la demeure représentant le purgatoire. Il se tourne naturellement vers la religion, et est envoyé au séminaire. L'étudiant qui le prend sous son aile l'initie à la séduction des femmes, chacun portant son dévolu l'une d'entre elles, ce secret dévoilé les invitant à tuer un homme. Ils incorporent ensuite l'armée, sous le commandement du capitaine Gomar, qui lègue, à sa mort, un patrimoine substantiel à don Juan. Ce dernier continue son existence à séduire, mais se repend une fois malade de sa vie dissolue, en ayant pris le soin de draguer une religieuse, afin de dresser un tableau de chasse exhaustif.
Il livre sa version du fantasme du séducteur sériel, s'en excusant par la rédemption du fautif, là où Molière et Mozart se sont abstenus de la présentation de remords de la part de leur héros. La morale et la religion sont donc ici autant présentes que le stratagème amoureux compulsif, ce qui donne plus de relief au récit, qui s'en avère d'autant plus intéressant.