Les Borgia par trevorReznik
L'éditeur, dans un avant-propos, qualifie le travail de Klabund de cette manière : "Le schéma est le même que celui de la majorité de ses autres romans dits historiques : une destinée présentée en images fortes et brèves".
Et c'est exactement ça.
On est loin d'une biographie historique classique très détaillée, on découvre juste une suite de séquences qui présentent les actions marquantes des principaux Borgia (à savoir : Alexandre, César et Lucrèce), sans transition entre elles, ni repères de durée. Du coup, quand par exemple, il y a un meurtre (et ils sont nombreux), les gens ne sont pas contents (quelques fois), versent une larme (mais pas souvent) et puis on passe à autre chose. Par exemple, César fait assassiner un des maris de Lucrèce : celle-ci est triste (alors que dans la page précédente, elle se foutait de sa gueule) et elle décide de rentrer dans un couvent. Mais on ne saura pas pour combien de temps. Trois pages plus tard, elle en ressort sans qu'on sache combien de temps elle y est restée ni comment son père a pu la convaincre de passer l'éponge.
Ça donne l'impression que rien n'a de conséquence et il est impossible de cerner la psychologie de qui que ce soit.
Le contexte historique et politique est lui aussi juste esquissé dans les grandes lignes et c'est souvent frustrant de voir apparaitre Michel-Ange, Machiavel ou Léonard de Vinci seulement sur quelques phrases. Mais bon, si vous ne connaissez pas l'histoire hors-norme de cette famille qui a su symboliser le génie du vice mieux que quiconque, cet ouvrage constitue une sorte de condensé très rapide (et plutôt agréable) à lire.