Grosse déconnade
Sur un île joliment nommée Morguepierre, Silas, Morue et Rossignol mènent l'enquête et le moins que l'on puisse dire, c'est que ce ne sont pas de grands intellectuels, bien au contraire ! Des...
le 1 nov. 2023
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Sur un île joliment nommée Morguepierre, Silas, Morue et Rossignol mènent l'enquête et le moins que l'on puisse dire, c'est que ce ne sont pas de grands intellectuels, bien au contraire ! Des lecteurs pourraient être effarouchés par leur ivrognerie, leur bêtise et leur beaufitude, mais au fond, ce sont des braves bêtes, pas méchantes pour un sou. Et tant mieux, car ce sont eux qui portent le récit, avec des interactions dignes d'un théâtre d'improvisation.
Je disais une enquête ! Des orphelines sont enlevées et les cadavres de marie-morgane s'échouent sur la plage. Là-dessus, les héros s'embarquent dans ce qui semble davantage être une aventure qu'une résolution d’énigme, tant leur progression est sinueuse et ponctuée de pains dans la tronche et de bons gags.
Le lecteur en vient à en sentir l'agrément et les tares. Si les péripéties se suivent avec beaucoup de plaisir, des fois on sait pas trop où tout cela nous mène. Le côté zigzaguant comme un ivrogne du scénario est sans doute voulu par l'auteur, mais cela pourrait en perdre certains en route.
Le style de Raphaël Bardas est adapté au fond, avec un vocabulaire familier, parfois vulgaire, mais sans se complaire là-dedans. La plume frappe juste et il n'est pas rare de s'arrêter sur un mot particulièrement bien choisi. Typiquement, un pugiliste qui, au lieu de se fracasser sur le mur, y rebondit, donnant une impression somme toute bénigne et comique de la bagarre.
Ce style finalement bon enfant va de pair avec un état d'esprit particulier, qu'on pourrait rapprocher de la nouvelle chanson française, avec un côté populaire et convivial, comme La Rue Kétanou. Le groupe est d'ailleurs cité par l'auteur comme inspiration.
Au niveau du worldbuilding, que de belles surprises en perspective ! Les mendiants de savoir, par exemple, dont le concept est assez truculent. Le worldbuilding en général aurait mérité d'être plus généreux, car les trouvailles sont brillantes. J'ai appris que les premiers jets recelaient bien plus de contenu sur l'univers, trop même et au dépend de l'histoire, et ils furent refusés par l'éditeur. Il y a peut-être un juste milieu et une manière de le faire qui n'entrave pas le récit, à l'image des excellentes idées qui sont déjà présentes.
Ces quelques réserves mises à part, votre serviteur a passé un excellent moment !
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le 1 nov. 2023
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