Cet ouvrage paru en 1991 est signé par Jean Favier, un des plus grands historiens médiévistes français, décédé en 2014. C'est une véritable somme d'érudition que nous propose l'auteur car loin de se limiter aux voyages de découvertes des XV-XVIe s, il replace ces découvertes dans le temps long et c'est là son grand intérêt. L'ouvrage commence ainsi dans l'Antiquité aux IVe et IIIe millénaire avant notre ère pour nous faire mieux comprendre comment le monde connu s'est progressivement élargi vers de nouveaux territoires, Rome ayant bien sûr un rôle central dans ces conquêtes. Il nous amène évidemment jusqu'à la Renaissance où l'exploration du monde encore inconnu prend une tout autre ampleur, le Portugal et l'Espagne mettant des moyens importants dans cet objectif, l'auteur nous expliquant les raisons de cet essor : d'abord mettre la main sur les richesses dont l'Europe a besoin (or, argent, épices...), ensuite le contrôle de nouvelles terres et enfin la christianisation des populations soumises. Les 2 derniers chapitres sont donc logiquement consacrés à Christophe Colomb d'abord, un fabuleux navigateur mais piètre gouverneur et n'ayant jusqu'à sa mort jamais voulu reconnaître qu'il n'avait pas mis les pieds en Asie, et l'expédition Magellan, la 1ère à avoir fait le tour du monde au prix d'une aventure terrible : partie en 1519 à 5 navires et 265 hommes d'équipage, un seul navire est revenu en Espagne en 1522 avec...18 hommes ! Magellan lui-même a fait partie des victimes.