Les Magnolias c’est la maison de retraite dans laquelle vit la grand-mère du narrateur, Alain, depuis une mauvaise chute. Elle reçoit la visite de son fils dépressif tous les après-midis et celle d’Alain tous les dimanches. Celui-ci est un acteur sans carrière qui végète en attendant le rôle de sa vie.
Un dimanche après-midi, ces mots sortent de la bouche de sa grand-mère « Je t’aime », un aveu presque inconcevable entre ces deux timides. Mais ces mots sont immédiatement suivis de ceux-ci « Alors, aide-moi à mourir. »
Oscillant entre tendresse et humour féroce ce roman dresse le portrait d’un perdant-perdu attachant. Les scènes dans la maison de retraite sont saisissantes d’une vérité terrifiante.
Mais l’amour qu’Alain porte à sa grand-mère, sa relation avec son meilleur ami Rico, ses visites à Rosie en échange de sexe tarifé sont autant de pépites d’humanité que Florent Oiseau distille tout au long du récit.
L’auteur n’édulcore pas, appelle un chat un chat et c’est percutant de vie jusque dans les scènes les plus improbables.
Très vite, tout devient citation à retenir, aphorisme implacable.
Mais cette couche d’humour sous laquelle le narrateur se dissimule ne fait pas oublier ses élans de tendresse envers cette femme précieuse qui s’éteint doucement. Et cela encore amplifié par ce qu’il va découvrir. Car avant d’être sa grand-mère, elle est une femme qui semble avoir eu une vie bien remplie.
C’est un livre lumineux, joyeusement désespéré mais surtout un livre d’amour.