Des masques qui tombent

Nous sommes en 1623 et la guerre qu'on retiendra sous le nom de Guerre de Trente ans sème la mort et la désolation dans toute l'Europe depuis presque 5 années. Mais non, pas dans toute l'Europe, car une petite bourgade du nord de l'Allemagne y a échappé jusqu'à présent. Son nom ? Wielstadt. Son secret ? Elle est gardée par un dragon qui veille à la sécurité de la ville. Ainsi, le décor est planté. C'est en cela que cette trilogie de Wielstadt est remarquable. On y voit des personnages qui parfois ont réellement existés, des lieux et des faits historiques y sont avérés, mais on y croise également des faunes, des fée-demoiselles – genre Clochette dans Peter Pan – ou des démons. C'est toute la force et le talent de Pierre Pevel qui fait naître cette uchronie médiévale mêlant la vraie histoire et la fantasy du meilleur aloi.

« Les masques de Wielstadt » sont le deuxième opus de la trilogie de Wielstadt. Le premier volume est « Les ombres de Wielstadt » et le troisième et dernier « Le chevalier de Wielstadt ». Au long de ces trois volumes, nous suivons les aventures du chevalier Kantz. Epéiste de talent, il possède une arme magique que lui seul peut utiliser. Il a aussi un secret : sa main est sensible au Mal. Il repère les démons et les combat. Mais la qualité est là et on est bien loin des stupidités « buffyesques ».

Dans « Les masques de Wielstadt », le chevalier Kantz se trouve mêlé bien malgré lui à un complot. Pour honoré une dette contracté dans le premier volume il va se retrouver au centre de la lutte qui oppose les Rose-Croix et la Sainte-Vehme. Il devra également retrouver un manuscrit secret et surtout, livrera de nombreux combats et détruira des ennemis qui ne seront pas tous issus du royaume des vivants. Etrangement, ces organisations et le manuscrit de cette quête existent réellement.

Ce roman de fantasy est également un formidable roman de cape et d'épée. L'art du narrateur, sa description des combats n'ont rien à envier à un Arturo Perez-Reverte, voire d'un Dumas. C'est dans un train d'enfer qu'on suit les mésaventures et les astuces du chevalier. Un roman d'une grande qualité, où on ne s'ennuie pas un instant. La rencontre des genres est une alchimie réussie par Pierre Pevel. Une trilogie à connaître absolument.