Les Meilleurs Récits de Wonder Stories est un recueil de "récits" ou nouvelles de Science-Fiction qui furent publié entre 1929 et 1936 dans le magazine Wonder Stories outre-Atlantique.On trouve donc au "générique" de recueil trois grands noms de la SF de l'Age d'Or:Stanley Weinbaum,Ashton Clark Smith ainsi que le poto Edmond Hamilton.A cela s'ajoutent d'autres noms beaucoup beaucoup moins connues tel que Leslie F.Stone,Francis Flagg,Philip Barshofsky et Hugo Gernsback (qui est tout de même le papa de Wonder Stories).
Etant des récits de ce que l'on appelle communément l'Age d'or de la SF (c'est a dire pour moi tout ce qui arrive entre l’ère néo-gothique du XIXem siecle,l’ère de H.G Wells,et celle qui démarre des les premières publications de K.Dick) on est ici donc les lecteurs de quelques aventures compressée brassant un nombre assez intéressant de thématique.On traitera de voyage dimensionnelle poétique avec La Citée de la Flamme chantante d'Ashton Smith,d'exploration Martienne avec L'Odyssée Martienne de Stanley Weibaum,d'invasion martienne dans *Une nuit préhistorique*de Philip Barshofsky,d'une drôle d'annonce dans L'éclair mortel de Gernsback,de transhumanisme avec Le surhomme du Dr.Jukes,d'amazones extra-terrestre avec La conquête de Gola de Leslie F.Stone,de bagne futuriste avec l'Ile de la déraison d'Edmond Hamilton et d'un mythe bien connus et revisité avec Les lunettes de la déraison de Weinbaum (que j'avoue n'avoir pas lus).
Et autant vous le dire,hormis l'aspect naïf de tout ces récits (c'est du pulp,pas besoins de critiquer cet aspect précis),ce recueil est un agréable bijoux.On sent derrière la patte de ces hommes,mais aussi femme,qui crurent en ce qu'ils écrivaient à une époque où il était possible de survivre,bien que difficilement,en écrivant hebdomadairement une petite nouvelle facile à intérioriser pour n'importe quel lecteur de n'importe quel niveau.
Lorsque je dis naïf,je généralise sur la majorité des récits mais certains m'ont vraiment retournés. Malgres son aspect aride,la nouvelle d'Ashton Smith ressemble à une oeuvre d’expressionnisme. L'odyssée Martienne de Weinbaum annonce quand à elle l'arrivée dans les décennies a venir de Bradbury et de ses fameuses chroniques de la planete rouge,l'un des livres les plus appréciés de par le monde et des mieux notés sur ce site.Sans parler aussi du récit de l'écrivaine Leslie F. Stone que je verrais-et ce n'est pas une blague-parfaitement étudié en cours de "gender studies" tant le discours qui y est dépeint est avant-gardiste.
Apres,tout ne fut pas rose.Je passerais par exemple sur l'happy end absolument hilarante de l'oeuvre d'Edmond Hamilton,du récit incompréhensible d'Hugo Gernsback et des facilités utilisé dans le surhomme du Dr.Jukkes mais après tout,comment espérer autre chose que de la facilité dans un récit pulp ? Il serait tout bonnement ridicule de porter un regard critique sur ça quand on sait qu'on vendait ces magazine à vingt cents,et que les écrivains n'obtenaient que 2 % du prix de vente.On ne peut qu'applaudir les prises de risques et oublier les ombres noires au tableau.
J'adore l'ambiance de ces récits.D'ailleurs si quelqu'un possède un autre exemplaire de la série regroupée par Jacques Sadoul autour d'autres magazines de la meme époque,je suis preneur.