Depuis le succès fulgurant dans les librairies des aventures d’un jeune sorcier cicatrisé, l’intérêt pour les œuves de «littérature pour jeunes adultes» (quelle dénomination horrible) ne semble pas se démentir ces dernières années. La preuve en est, le nombre de leurs adaptations ciné semblent vouloir rivaliser avec celles des super-héros : Divergentes, Mortal instruments, Hunger Games, Narnia… le gavage n’est pas loin et il devient difficile de discerner le bon grain de l’ivraie dans un catalogue de plus en plus vaste.
Car entre Twilight et Les Royaumes du nord, il peut y avoir autant de différences qu’entre une biographie de Loana et Guerre et paix (j’ai dit «il peut», je n’ai pas lu Twilight, peut-être que c’est très bon).
Toujours est-il qu’à force de voir tous ces livres en rayon, je me suis rappelé de la trilogie des Tripodes, qui nous intéresse ici. Et j’ai eu envie de la relire car elle m’a offert mes premieres sensations marquantes de lecteur, pas moins. J’avais bien sûr déjà aimé d’autres récits avant (j’avais douze ans) mais c’était le premier qui réussissait à me passionner et à me toucher à ce point et qui me donna le courage de m’attaquer à d’autres pavés dans la foulée (dont Le seigneur des anneaux).
Ma première surprise, quand j’ai racheté la trilogie, fût de constater que chaque partie est en fait assez mince (moins de 150 pages pour le premier volume) alors que je pensais m’attaquer à une œuvre conséquente. Du coup, j’ai eu un peur de (re)découvrir un monde moins riche que dans mes souvenirs. Mais ça n’est pas le cas même si effectivement, et c’est peut-être le seul reproche que je pourrais lui faire, l’histoire va parfois un peu vite et élude en quelques phrases des événements qui auraient mérité d’être développés : on dirait que le jeune héros quitte ses parents sans que ça lui coûte, l’arrivée aux fameuses montagnes blanches et la rencontre du trio avec la résistance est juste évoquée sur un paragraphe… En gros, là où Tolkien prend dix pages pour nous dire que Frodon referme sa braguette après avoir été se soulager derrière un buisson, John Christopher a le temps de nous résumer un périple de quatre jours et une bataille à la grenade avec un tripode.
De fait, c’est très rythmé et paradoxalement, l’auteur ne néglige pas pour autant de construire de vrais personnages, avec des défauts et des attitudes d’ados qui sonnent juste : Will Parker, Henry et Beanpole on treize ans et ont quelque fois des réactions et des humeurs (surtout Will) qui donnent envie de les engueuler pour qu’ils aillent bouder dans leur chambre. On sent qu’ils sont amenés à évoluer et que leurs liens vont devenir intéressants par la suite.
Bref, je suis plutôt content d’avoir relu ça. Sans être un chef d’œuvre, ça se lit vite, c’est bien foutu (malgré quelques systématismes dans l’écriture) et je pense que ça peut plaire aux fans de SF aguerris comme aux lecteurs plus jeunes.

trevorReznik
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le 30 juin 2014

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