Le livre m’a donné l’impression d’être séparé en trois parties bien distinctes.
La première m’a paru terriblement fastidieuse : ça ne fait aucun doute que Christian Chavassieux s’est bien fait chier pour créer l’univers de Pangée car il étale de manière ultra-détaillée tout ce qui le constitue : il y a des pages entières consacrées au langage des différentes espèces qui la peuplent, d’autres sur son climat, la faune, la flore, l’architecture de villes, la taille des slips des gardes des plus beaux palais de Basal, la nourriture, les coutumes, les légendes etc…
C’est très bien foutu, mais j’avais plus l’impression de lire un recueil de règles de jeu de rôles qu’un roman. Indigeste (sauf si on fait partie de ces lecteurs qui vont aussi lire le glossaire en fin d’ouvrage qui s’étale sur une centaines de pages).
Heureusement, petit à petit, on glisse vers la seconde partie qui évoque donc la fameuse dixième chasse à l’Odalim promise en quatrième de couverture, à travers le parcours de plusieurs personnages qui prennent enfin un peu plus de consistance et deviennent autre chose q’un amas de passages descriptifs. Tous n’ont pas des rôles aussi importants au regard de l’Histoire de Pangée, mais chacun se révèle intéressant à sa manière car ils offrent des points du vue très contrastés et complémentaires sur le destin de leur nation. Petit à petit, l’issue de la chasse devient totalement imprévisible et on se rend même compte qu’elle n’est pas, finalement, l’enjeu réel du roman. On peut même dire qu’au bout des deux tiers du bouquin, personne n’en a plus rien à foutre !
Sauf le lecteur, car Christian Chavassieux étudie alors les bouleversements et les conséquences qui accompagnent l’abandon de la poursuite de l'Odalim. C’est tout un monde qui se fracture sous nos yeux, avec l’arrivée d’un peuple persécuté bien décidé à se venger (je n’en dirais pas plus, pour ne pas spoiler). La suite de l’histoire se poursuit à travers encore plus de personnages (certains n’apparaissant que sur certains passages), même si paradoxalement, le livre englobe à ce moment là une vision plus globale (à plus grande échelle) du monde de Pangée. Les batailles monstrueuse (dans tous les sens du termes) se succèdent : on lit une légende, avec des héros et des grands faits… C’est suffisamment haletant pour qu’on n’ait plus envie de lâcher le bouquin et l’on se dit qu’on aurait eu tort d’abandonner au début de l’aventure.