Chute libre
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Fin des années 60 en Italie. Le pays, sous la molle gouvernance de la Démocratie Chrétienne, se réveille hébété avec la violence qui surgit de groupes extrémistes. A feu et à sang. Le chaos s'installe. C'est dans ce climat délétère que s'inscrit le destin de Stefano, le héros du roman d'Alberto Garlini, Les noirs et les rouges. Un jeune fasciste dont le destin sordide va se dénouer en moins de trois ans. Stefano se veut un homme de fer dans ces années de plomb. Un loup mais pas n'importe lequel. " ... dans les communautés indo-européennes, les proscrits, les exclus, les personnes mises au banc, en somme tous ceux qui ne se conformaient pas à l’ethos dominant, étaient considérés comme des loups bleus. Ils étaient donc une rareté, comparés aux loups normaux, les loups gris. Monstrueux, mais aussi fascinants." Un loup bleu qui croit en sa croisade, insolent et arrogant, et qui mettra du temps à comprendre qu'il est manipulé par tous : par les siens, par les services secrets, par le pouvoir. Itinéraire d'un enfant meurtri et nourri à la haine : le roman de Garlini est d'une puissance incroyable. Fulgurant, dans la description des combats et des corps à corps ; dense, dans son évocation des luttes intestines ou des rapports entre communistes et fascistes. Quand il décélère quelque peu, le romancier sait se faire poète et philosophe : le séjour en Afghanistan et le dénouement en Terre de feu sont époustouflants. Et que dire de l'histoire d'amour entre Stefano et Antonella : elle est passionnelle, exacerbée, suicidaire, d'un romantisme noir comme le charbon. Les noirs et les rouges nous installe de le crâne d'un révolutionnaire aux idéaux détestables. Le livre vous mord d'emblée jusqu'à l'os et, jusqu'au bout, tel un loup accroché à sa proie, il ne lâche pas le lecteur. Aucun répit avant la dernière ligne.
Créée
le 13 avr. 2017
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