Lire le nouveau Castillon, pour moi qui lui suis fidèle depuis son premier roman paru en 2000 (c'est son onzième, sans compter ses trois recueils de nouvelles, et tous sont dans ma bibliothèque), c'est un peu comme aller voir le dernier Woody Allen ou écouter le nouvel album d'un groupe dont on est fan : je replonge avec bonheur dans un univers aux sonorités et aux codes immédiatement familiers.
Nouvelle variation sur la folie du couple et de la famille, "Les pêchers" donne la parole à trois personnages féminins épris de liberté, malmenés par la figure mauvaise d'un pervers narcissique, empêtrés dans des pulsions d'ailleurs et de différent sans cesse contrariées par les pressions quotidiennes d'un intime frustrant et angoissant qui donne des envies de fugue - quitte à prendre tous les risques, à commettre les pires folies.
L'écriture, toujours admirablement ciselée, à la fois précise et poétique, orchestre parfaitement cette chorale mortifère faite de petites souffrances et de grandes aspirations.
Présentation du livre par son auteur : https://www.youtube.com/watch?v=SkeoURSFXtA