Les gens naissent heureux
Les bébés naissent heureux, sans conscience du monde dans lequel ils atterrissent. Si avec un peu de chance ils atterrissent dans environnement privilégié, il y a de fortes probabilités que leur...
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le 5 mars 2019
Les bébés naissent heureux, sans conscience du monde dans lequel ils atterrissent. Si avec un peu de chance ils atterrissent dans environnement privilégié, il y a de fortes probabilités que leur petite enfance puis leur enfance, soient elles aussi, heureuses.
Ainsi naissent chaque jour des petits garçons insouciants, occupés à lier des amitiés dont ils ne savent pas encore si elles perdureront. L’adolescence est une première claque, le premier drame du reste de la vie.
Quand le narrateur veut être cool, connaître ses premiers émois amoureux, son ami Grégoire lui, élabore ses premières ambitions professionnelles et sentimentales. D’ailleurs, il a tout pour être un jeune homme « puant », imbu de sa personne. Je me souviens que je fuyais ces gens, justement pendant l’adolescence. Pourtant Grégoire sera quelqu’un d’important, il l’a prévu, il l’a calculé. Peut être pour se faire, a t-il connu peu de moments d’insouciance. Il ne sera finalement pas puant, mais imperturbablement loyal. Le narrateur pendant ce temps, papillonne. C’est un cœur d’artichaut, il ne sait pas trop ce que la vie lui réserve et ce qu’il veut d’elle, il n’a d’yeux que pour les jolies filles. Naïf au cœur tendre il regarde son meilleur ami devenir quelqu’un d’important et oublier les petits garçons qu’ils étaient.
Tandis que les garçons murissent, le monde continue sa course folle. Le terrorisme est là, latent mais régulier, qui apparaît quand on ne l’attend plus. Les modes d’information changent, le monde réclame des vidéos de requins, l’ère des vidéos de chats est née. Le journalisme s’en trouve bouleversé, le putaclick est en phase de lancement. Les petits garçons sont des adultes, ils vont connaître leurs premières humiliations, leurs premières défaites.
Un premier roman émouvant, efficace et qui sait parler à sa génération, celle qui a connu le groupe le plus triste du monde et qui se souvient du onze septembre 2001 comme le premier attentat d’une longue série. On voudrait une suite aux petits garçons, peut être celle qui racontera comment Théodore Bourdeau a gagné sa place au sein d’une rédaction qui s’adresse aux jeunes en les considérant non pas comme des petits garçons, mais comme des adultes en devenir ?
Créée
le 5 mars 2019
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