Quel plaisir de retrouver Ève, élève pour la deuxième année consécutive à l’Opéra de Paris ! Bien que préparée aux difficultés, à la rigueur de la formation et à la rivalité, l’adolescente doit aussi gérer un quotidien souvent rendu difficile par les entraînement qui s’éternisent, les blessures qu’il faut souffrir en silence, et surtout la solitude profonde. Ève reste prête à tous les sacrifices pour réaliser son rêve et ouvrir la voie aux futures danseuses qui comme elle, ont la peaux noires et l’ambition de devenir danseuse étoile. Pour tromper sa solitude elle se rapproche d’élèves plus âgés et pour remplir le vide dans son cœur, elle entame des recherches pour retrouver son amie de l’orphelinat, Hawa. Entre préparations et participations à des ballets, voyage et difficulté à trouver sa place dans un monde uniformisé, Ève entre de plein fouet dans l’adolescence et va devoir faire des choix pour avancer en gardant son intégrité sans pour autant renoncer à ses rêves.
Les Pointes Noires à l’Opéra est un récit à la hauteur du premier tome qui met en avant les difficultés rencontrées par les élèves des grandes écoles de danse dont on attend une attitude exemplaire et un engagement total de sa personne. Mais Sophie Noël y dénonce surtout la rigidité d’un système éducatif désuet et une uniformité physique qui ferme des portes à des danseuses talentueuses pour seul motif que la couleur de leur peau est plus foncée que celle des autres. Avec toujours autant de justesse, l’auteure signe un titre intelligent sur le monde de la danse classique et de ses valeurs qui ne demandent qu’à être modernisées. On y retrouve les sujets déjà abordés dans le précédent tome: le racisme, la tolérance, le dépassement de soi; mais aussi l’importance de maintenir des liens entre des enfants qui, avant d’être adoptés, étaient comme frères et sœurs, l’accès à des activités pour les plus démunis et la nécessité de faire évoluer les mentalités pour donner les mêmes chances à tous.
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