J'ai acheté Les Premiers parce que je voulais un bouquin léger, qui me fasse passer du bon temps. Pas trop difficile à rentrer dedans, pas trop dur à lire, pour sortir un peu de la littérature pure et dure. J'ai flashé sur la couverture (#marketting) et sur la quatrième de couverture. Des supers-héros français ? Vraiment ? Comment cela serait-il possible ?
Le fait est que le parti pris de Xabi Molia, l'auteur, était d'adopter un point de vue extérieur. Celui d'un journaliste, ou d'un blogueur. Bref, on vit les événements de l'extérieur, mais pas totalement non plus : le narrateur connaît très bien certains détails de ces sept super-héros. Une forme d'écriture qui mêle (fausses) interviews, commentaires, récits factuels, reportages. Et qui déstabilise le lecteur.
Si le scénario de base semblait intéressant, c'est la manière de raconter le récit qui m'a déconcerté. On navigue sans cesse entre différents personnages, dont on comprend finalement qu'au delà d'une apparente solidarité de fait, ils sont tous différents. Mais l'auteur se laisse souvent aller à de longues (lentes ?) diatribes, déroutantes, décourageantes. Et si, comme moi, vous êtes du genres à confondre les prénoms, c'est la cacophonie assurée.
Comme d'habitude, l'extrême-fin de l'ouvrage le sauve. C'est ici qu'on comprend finalement la morale, bien ficelée tout au long du roman, mais trop transparente. On comprend enfin où voulait en venir l'auteur, le message qu'il voulait faire passer : que valent des supers-pouvoirs, quand, finalement, nous restons humains ? Est-il possible de s'élever au-dessus des Hommes quand, dans le fond, la société est gouvernée par l'image, l'instantanéité des émotions et influencée par la presse de masse ? C'est ce genre de questions qui, finalement, tempèrent le récit. Quand on parvient à les percevoir.
Le scénario était original, il y avait vraiment de l'idée. C'est juste dommage que l'écriture perde un peu le lecteur dans cette histoire de super-héros bleu-blanc-rouge.