Avec un titre comme celui ci je m’attendais à un livre violent, à une gifle. Et ça a été le cas effectivement !
Nous suivons la vie de deux jeunes femmes iranienne, Zahra et Soudeda, qui subissent la loi des hommes. Deux petite filles pleines de rêves qui terminent prostitués dans une société construite sur la haine du corps des femmes. En alternance avec ce récit on trouve "les témoignages" d'outre-tombe de prostitués assassinés. Ces témoignages, poignant et criant de vérité sont d'une violence incroyable. La frontière entre réalité et fiction est souvent floue et dès le début du roman l'auteur nous en informe.
On oscille entre indignation et nausée tout au long du roman. L'auteur nous parle sans tabou du sort des prostitués iraniennes. Certains passages sont assez insoutenables car ces jeunnes femmes sont parfois de petites filles; Il nous montre l'absolu contradiction de cette société qui en diabolisant la sexualité rend le désir masculin pervers et violents. Les femme là dedans n'ont pas de prise sur leur vie. La drogue et les réseaux de prostitution gangrène tout et les mollahs y participent en arrangeant le dogme à leur convenance.
C'est une livre violent, dur et souvent cru. Mais il hurle la vérité brute et la souffrance infinie de ces femmes avec une justesse incroyable.
Chahdortt Djavann a une écriture acéré. Malgrè l'horreur qui jalonne tout son texte, elle nous offre de finir le roman avec un semblant d'espoir, une respiration...