Comme beaucoup je garde un souvenir impérissable de ma lecture de Ne tirer pas sur l'oiseau moqueur. Le personnage de Scout fait partie de ceux qui m'accompagnent encore et se rappelle à moi régulièrement. Donc quand j'ai plongé avec délice dans ce roman et je n'ai pas été déçue !
Bien sûr Atticus est vieillissant et a perdu un peu de sa superbe, mais Jean Louise est toujours aussi entière. J'ai été un peu troublée au début du roman par l'utilisation de la troisième personne du singulier (plutôt que la première dans le précédent roman). Mais très vite cela n'a plus posé de problème. En effet, malgré cela on reste dans les pensée de Jean Louise, et c'est elle que l'on suit tout au long du roman. Des souvenirs d'enfance émergent et nous ramènent dans l'ambiance si particulière du précédent roman.
Mais loin d'être uniquement une suite du précédent roman Va et poste une sentinelle pousse les personnages encore plus loin. L'auteur explore le thème de l'adieu à l'enfance et montre comment les membres d'une même famille, pourtant très proches, peuvent avoir des opinions divergentes. Il en résulte un roman plus sombre et plus dérangeant. L'auteur place ces personnages dans une époque compliquée où les questions raciales déchirent les États du sud. A travers des dialogues brillamment menés les personnages énoncent leurs positions et donnent à voir tout le panel de réactions possibles face à ce changement majeur de l'histoire des États-Unis.
C'est donc avec plaisir qu'on retrouve Jean Louise dans un roman plus ambitieux et plus noir où l'auteur invite chacun à se mettre au clair avec sa propre conscience.