Mémé Cornemuse a frappée !
Parce que pendant les vacances, on a parfois le moral en berne, l'humeur en rasemottes, la tuffe qui yoyotte, il faut aussi prévoir de la lecture pro-zygomatiques, des textes trousse-de-secours-d'urgence pour retrouver la banane, la pêche, la frite (cette dernière aura son importance, on y vient, on y vient ! ). Car dans ces moments-là, un bon roman noir et poisseux, ça l'fait pas, ça plombe à mort l'ambiance déjà morose, avec en extra ball le temps chagrin, bruineux et caca d'oie où on grumpfe à qui mieux mieux sans espoir aucun de réchauffer l'ambiance, rouscaillant sur la marmaille-qui-passait-par-là, not' moitié-qui-passait-par-là, le chien-qui-passait-par-là (même quand on en a pas – au choix). Bref, l'humeur définitivement atrabilaire!
J'ai trouvé pour vous la médication idoine, le remède ad hoc, la pommade propice: une pépite, mais avec des morceaux dedans ;-)
Voici donc le foutraque, le barré, le jubilatoire « les vacances d'un sérial killer » de MAAme Nadine Montfils aux épatantes Editions Belfond!
Dans la lignée de ces bouquins brin d'zincs précédents (Coco givrée, Téquila frappée) ou de son fameux commissaire Léon, fan de tricot à ses heures (voir son film Madame Edouard), le grant'oeuvre de notre belge-from-Montmartre préférée (ICI à Blois avec l'ami Cath' lors la semaine polar en 2009 organisée par votre serviteur) est tout sauf un pensum pour intellos neurasthéniques: du nanan, on vous dit, du nanan !
Imaginez un mix mutant et improbable au fort accent bruxellois entre « C'est arrivé près de chez vous », « la merditude des choses » (des flahutes outrageusement barrés), « Camping cosmos » (nanar méconnu et parodie délirante bien avant le frenchie Camping) « strip tease » (cultissimes tranches de vies martiennes – si si rappelez vous la « soucoupe et le perroquet » !!) et les comédies flingueuses au phrasé Audiardesque des « tontons » (bande annonce culte), « ne nous fâchons pas » (la fameuse BO Rosbiff attack) ou « Elle boit pas, elle fume pas, elle drague pas, mais... elle cause ! » (révérence Madame Girardot!).
Mettez un quintet familial de bras cassés pur-mousse-from-belgium, la famille Destrooper qui fait sa migration estivalle en mer du nord : ses mornes plages, ses ciels de plomb. Rajoutez une pincée de tueur minable mais charnu, un taulier (Vogel) de pension miteuse et déglinguée (« les mouettes rieuses » ; corrolaire: Vogel... ) forcément acariâtre et fort en gueule, un imbroglio bwaaaesque d'intrigues non-sensiques et vous aurez un -léger- aperçu de l'immensité du plaisir que vous réserve la lecture de ce roman !
La galerie de portrait concoctée par Nadine Montfils est digne d'un Magritte (son idôle), d'un Bosch (hiiiii un hollandais), voir de ce surréalisme et fantastique belge si particulier (Jean Ray, Scutenaire, Dotremont) où bonhommie et outrance sont TOUJOURS au programme.
De mémé cornemuse fulminante virago-cougar-nymphomane-trucidopathe-voyante (inoubliable), à Alphonse le père roi-du-tuning-et-de-la-boulette-de-viande-au-sirop-de-Liège-fan-de-Sheila, en passant par Josette la mère homasse gargantuesque au-chapeau-de-paille-qui-attire-le-soleil-même-s'il-drache (pleut) – , sans oublier leur progéniture apathique : Steven, comme Seagal, le grand acteur idôle de mOman, casque de mob' vissé en permanence sur le bulbe, vidéaste-obsessionnel et pousse-aux-vices qui n'a pas encore fait son coming Août, Lourdès (comme la fille de Madonna) portant kax-à-moufles-fuschia à la place du cerveau...vous n'êtes pas prêt d'oublier la famille Destrooper ;-)
Ce livre devrait être remboursé par la sécurité sociale !