D'abord, et avant de commencer, un petit rappel sur l'ataraxie par ici


Et maintenant, on y va.


Donc, on a ici à faire au premier tome d'une série se déroulant sur la planète d'Ataraxia, ainsi nommé puisqu'il s'agit d'une utopie réalisée où aucun conflit, aucun trouble ne vient perturber le vie des colons terriens venus s'y installer.


En effet, suite à leur arrivée sur la planète, les premiers arrivants ont démantelé leur vaisseaux, boosté le peuplement de la planète à grands coups d'eugénisme et de clonage, avant de proscrire les technologies, l'argent et la propriété et de mettre en place une société basée sur le respect de toute vie, et qui s'articule autour de sept grands préceptes de respect, de liberté et de tolérance.


Une véritable société libertaire donc, où chacun est libre de ses actions tant qu'il n'empiète pas sur la liberté de ses voisins et ne contraint personne. Une société écolo, en paix, fort peu technologique, et qui ne connaît pas de guerres.


La société, dépeinte comme idéale, semble pourtant un brin liberticide quand on finit par apprendre que toute personne remettant en cause les lois d'Ataraxia est condamnée à l'exil sur une des nombreuses îles désertes que compte la planète, et que toute parole s'écartant du dogme des sept principes du respect sont interdites.


C'est donc sur cette planète apaisée, où toute évolution sociale ou technique semble figée, que se déroule le récit. On y suit les tribulations d'Amos, jeune homme un peu tête brûlée, accusé à tort d'avoir enfreint les sept préceptes. Forcé de prendre la fuite, il va vite se rendre compte qu'il a été victime d'un complot (chose impensable sur Ataraxia, où les notions d'envie, de violence, ou même de méfiance sont vues comme des marques de sociopathie).


Amos va donc mener l'enquête à son rythme (qui n'est pas échevelé, on y reviendra) et nous allons découvrir par ses yeux un peu de cette planète.


L'écriture, sans être mauvaise, manque un peu de souffle à mon goût, et le style narratif (à la troisième personne du singulier) a clairement peiné à m'embarquer totalement. J'ai tout de même suivi sans déplaisir le déroulement du roman, mais souvent avec un regard un peu clinique, détaché de l'action.


L'univers en lui-même n'est pas si mal, avec cette utopie libertaire non exempte de contradictions (toutefois peu exploitées), et son écologie bien pensée, mais là aussi maladroitement exploitée. Le livre comprend bien un glossaire en fin de volume pour comprendre les noms d'animaux ou les titres des personnages les plus abscons, mais on prend vite le pli de continuer sa lecture sans s'y référer (en tout cas c'est ce que j'ai fait), en se disant que l'animal en question est une sorte de gros oiseau, ou que le "docte" untel est finalement une sorte de druide, pas la peine d'aller voir en fin d'ouvrage...


Si je devais comparer avec une autre de mes lectures récentes, je dirai que l'Odyssée d'Amos échoue à dépeindre son biotope là où Les mémoires de Lady Trent y parviennent sans lasser le lecteur. C'est dommage.


Sinon, l'ambiance générale du roman m'a aussi bien fait penser à une vieille saga de SF française : le cycle de Lanmeur, de Christian Léourier. On est dans un style de space opera "à la française", très centré sur la société, son mode de vie, le rapport à l'autre. C'est plaisant et dépaysant, mais le rythme souffre d'une certaine lenteur, accentuée par la narration indirecte à la troisième personne du singulier précédemment mentionnée.


Je ne lirai sans doute pas la suite de cette série (tant de livres et si peu de temps...), avec d'autant moins de remords que si l'histoire n'est certes pas finie, la fin du roman peut aussi être prise comme une fin ouverte n'appelant pas nécessairement à être continuée.

Math_le_maudit
6
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le 12 mai 2018

Critique lue 179 fois

Math_le_maudit

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