Deuxième incursion dans l'Irlande du 7ième siècle avec Peter Tremayne et son héroïne, l'inébranlable sœur Fidelma. Et je dois dire que j'y prends goût. Cette fois, je n'avais trouvé que le troisième tome de la série (les plus anciens ne sont pas en rayon en librairie, du moins dans la mienne). Mais bon, l'ordre va bientôt être rétabli, car je vais commander les opus 1, 2 et 4. Je ne vois d'ailleurs pas pourquoi je raconte ça, car tout le monde s'en fout. Mais c'est ma manière à moi de dire que cette fois, j'adhère définitivement au club des admirateurs(trices) de Fidelma, véritable glaive de la justice celtique, à la fois humaine et impitoyable envers les méchants.
Car dans "Les cinq royaumes", il y a certes une bonne intrigue policière, mais aussi une véritable érudition derrière, qui est en fait le petit plus qui fait qu'on a envie d'y revenir. Cette fois, la toile de fond n'est ni plus ni moins que les institutions irlandaises de l'époque, Irlande divisée donc en cinq royaumes (eh oui), tous placés sous l'autorité d'un haut roi. Et la trame du bouquin s'inscrit dans une querelle territoriale entre deux de ces royaumes, qui correspondent au Munster et au Leinster d'aujourd'hui. Intrigue politique donc, mais qui permet aussi au lecteur de s'immerger dans la vie d'un monastère irlandais de l'époque. Le tout appuyé par pas mal d'expressions et de mots en gaëlique, de références aux légendes celtes et les citations de philosophes (grecs et latins) que Fidelma se plait à mentionner.
Et s'il y a certainement un peu de parti pris chez Tremayne, il est difficile de considérer les irlandais du 7ieme siècle comme des barbares, leurs institutions et leur droit étant tout de même très avancés et éclairés. Même si certains chefs de clan ne font pas toujours dans la dentelle lorsqu'il s'agit d'éliminer leurs rivaux. Et Fidelma incarne si parfaitement cette justice teintée d'humanisme. Ah, Fidelma...à bientôt.