Les conquêtes véritables par MouniaA
Les conquêtes véritables, premier roman de l'auteur belge Nicolas Marchal, nous narre l'histoire d'un écrivain en panne d'écriture se retrouvant dans un bureau qui n'est pas le sien, celui de son feu beau-grand-père, qui collectionnait les livres sur Napoléon.
Un mot m'est venu directement à l'esprit quand je suis arrivée au chapitre cinq. Ce mot est : chaos.
Chaos dans ma lecture, dans ma compréhension.
Nicolas Marchal a style d'écriture vraiment particulier ; très 'parlé', de longues phrases, séparées par des virgules (je me demandais parfois si c'était au bon endroit), des chapitres racontés par des personnages différents,...
'[...] je suis à peu près certain d'avoir vu tout à l'heure, du coin de l'œil, par là, il me semble bien que c'était par là, sur cette étagère, ou du moins dans cette zone du rayonnage, d'avoir vu tout à l'heure, oh bien furtivement, l'espace d'une seconde et tandis que ma tête était en mouvement, [...] ' (p. 73)
Ce sont ce genre de phrases qui me faisait perdre le fil, oublier le début de la phrase et m'obligeait la plus part du temps à stopper ma lecture et relire celle-ci.
Je ne résumerais tout de même pas ce roman seulement à ça. Etrangement, arrivée à la fin du livre, je me suis rendue compte que j'avais apprécié certains points.
Je sais que je vais être contradictoire, mais le 'chaos' cité plus haut peut être considéré comme une bonne expérience. C'est la première fois que je lisais une histoire mise sur papier de cette manière-là (ce n'est tout de même pas dit que je m'y essaierais encore une fois). L'ouvrage ne comportant pas énormément de page, sa lecture m'a paru moins ardue. Je pense que s'il y avait eu plus de pages, j'aurais vite abandonné.
L'humour est assez présent, ce que j'affectionne particulièrement. C'est ce qui m'a poussé à certains moments, couchée dans mon lit, à ne pas refermer le livre après seulement deux pages lues. Allez courage, Nicolas Marchal va encore parler de quelque chose de drôle... quelques lignes de plus....
'IMAGNINEZ ! [...]12.000 CAVALIERS FRANÇAIS DEVALENT LA PLAINE SUR VOTRE GAUCHE (je me retourne vers la gauche : des champs) POUR PRENDRE D'ASSAUT LES CARRES ANGLAIS ! SUR VOTRE DROITE LA FERME DE LA PAPELOTTE (je me retourne à droite : des champs, et au bout l'ombre de quelque chose qui pourrait être une toiture) [...]' (p.88)
Et enfin, la dernière chose que je qualifierais d'intéressante. J'ai beaucoup aimé toutes les questions que se pose l'auteur. Qu'est-ce qu'écrire ? Qu'est-ce que lire ? Des questions auxquelles, au fil des pages, on tente de trouver nous aussi des réponses. Cette bibliothèque que l'on va venir déplacer, le protagoniste qui se demande s'il devrait tous les lire, un auteur raté qui veut désespérément écrire son livre...
'On va venir chercher la bibliothèque ?' (p.24)
'Lire tous ces livres, pour les faire taire.' (p.57)
'L'écrivain écrit pour comprendre ce qui se trame dans ces gouffres intérieurs [...]' (p.108)
En conclusion, Les conquêtes véritables ne sera pas pour moi, comme le répète Nicolas Marchal dans son livre, une véritable conquête. Je le conseillerais cependant aux lecteurs amateurs de ce genre-là, ou au simples curieux (ne laissez surtout pas la couverture vous arrêter).
Paru aux Éditions Namuroises dans la collection "auteurs à suivre", 2008, 143p.