Je ne suis pas une habituée des romans policiers, j'en lis très peu, voire plus du tout depuis les quelques Agatha Christie avalés au collège/lycée.

L'amour du risque m'a poussé à m'y remettre avec Franz-Rudolph Falk, presque anonyme dans le large monde des polars.

Je n'en attendais pas grand chose, mon échelle de valeur étant quasi nulle en matière d'enquête policière. Et pourtant, je suis assez déçue par ce roman.

L'intrigue en elle-même est intéressante: un meurtre, un huis clos, des colocataires aux personnalités bien mystérieuses parmi lesquels se trouve certainement l'assassin. Mais on se demande où Falk veut en venir; il change de suspect toutes les vingt pages, nous embrouille avec chaque nouvel argumentaire, sans élément supplémentaire qui pourrait nous inciter à chercher avec lui.

Beaucoup de "et si?" dans ce roman policier dont on ne voit pas le bout. Beaucoup de questionnements, et un policier peu assidu qui passe plus de temps à draguer qu'à chercher le coupable.

Et surtout, surtout, ce choix bien étrange de la part de Falk de nous livrer cette enquête avec des morceaux manquants...
Le premier narrateur à qui nous avons affaire trouve un manuscrit dans la maison du canal auquel il manque des pages, et nous le fait partager avec ses phrases manquantes, tentant de nous rassurer en nous disant toujours en quelques lignes qu'on ne doit pas avoir loupé grand chose, et emettant des hypothèses sur ce que l'auteur a bien pu vouloir réveler.
C'est certainement ce qui m'a le plus dérangé dans Les corbeaux croassent sur la ville: à plusieurs reprises, une phrase coupée en plein milieu puis une espèce de voix off qui nous aide à la compréhension. Sauf qu'en lisant un polar, moi, je n'ai aucune envie qu'on m'aide. Quitte à ce qu'il manque certains passages, j'aurais préféré imaginer moi-même les révélations qu'aurait pu faire l'auteur. Je n'ai pas tellement compris le propos de cet effet de style, de ce personnage qui nous propose la lecture au premier abord puis qui revient vers nous à la toute fin du livre pour nous dire que lui non plus, il n'a pas compris qui était cette Manuela que l'auteur évoque un nombre incalculable de fois... J'ai bien envie de dire que ça nous fait une belle jambe.

La moyenne pour la trouvaille, guère plus pour la manière avec laquelle Falk a construit l'intrigue.
Sedgewick
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le 16 juin 2011

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