A mi-chemin entre le documentaire et le récit d’aventure, Les Loups du Clair de Lune est un voyage au cœur de la Tasmanie à la découverte de la faune locale. Du kookabura à la chouette ninox aboyeuse, les vacances d’Hannah sont l’occasion pour le lecteur de découvrir des espèces endémiques australienne aux noms plus ou moins exotiques. Mais c’est le thylacine, plus connu sous le nom de loup ou tigre de Tasmanie, qui est au centre de l’histoire puisque la Grand-Mère d’Hannah, chez qui la jeune fille passe quelques semaines de vacances, est persuadée avoir trouvé des traces de son existence. (Officiellement éteinte depuis 1982, l’espèce continue d’attiser la curiosité des passionnés d’éthologie et autres scientifiques amateurs ou professionnels.) Commence alors une véritable recherches d’indices par observation du terrain, capture d’images par mini-caméra etc. Quand après l’une de leur sortie, elle retrouve la maison de Grandma sans dessus-dessous, elles comprennent que leur découverte en intéresse d’autres.
C’est à voix haute que j’ai lu ce récit pour le plus grand bonheur de mes filles qui ont adoré suivre les recherches de Hannah et sa grand-mère. L’histoire livre un message écologique fort sur la préservation de la nature et sur les dégâts que l’homme et son appât du gain peuvent engendrer sur les espèces animales. Mais il est aussi question du bien être humain, de la santé et du besoin de savoir prendre soin de soi, au même titre que des autres. Au travers de Grandma, l’auteur nous fait découvrir un choix de vie extrême, loin de la civilisation, en parfaite harmonie avec la nature. Cependant, malgré toutes ses belles intentions, Grandma a peut-être un peu trop tendance à minimiser sa santé et à placer sa vie, et celle d’Hannah, face au danger.
Le texte de Xavier-Laurent Petit est une immersion dans un pays peu représenté en littérature jeunesse, il y dépeint la beauté des paysages, les difficultés liées à la sécheresse et y présente quelques espèces d’oiseaux et marsupiaux. L’enquête scientifique apporte beaucoup d’informations sans qu’elles ne submergent le récit. Plus qu’un documentaire, l’histoire prend un air d’enquête scientifique, de jeu de pistes, le lecteur se retrouve alors au cœur d’une aventure extraordinaire magnifiquement illustrée par Amandine Delaunay dont le trait réaliste est un véritable plaisir pour les yeux.
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