En entamant ce court recueil de nouvelles écrit par Nicola Sirkis, je ne craignais qu'une chose : que ce bouquin porte bien son nom (un peu comme le groupe Tragédie, voyez). Verdict : même si on est loin du chef-d'oeuvre, ce n'est heureusement pas le cas. Avec ses petites histoires tour à tour graves, légèrement dérangeantes, touchantes, désuètes ou cocasses, le chanteur d'Indochine ne s'est pas lamentablement fourvoyé. S'il ne captive pas toujours et frise parfois le ridicule, il parvient souvent à instaurer une ambiance particulière, un univers personnel qui ne dépaysera pas ceux qui connaissent un peu celui de son groupe. Les thèmes sont en effet ceux qui l'obsèdent depuis toujours (enfance, adolescence, sexualité, marginalité, mort, ambiguïté...), et certains des récits poussent même le vice jusqu'à posséder le même titre que ses chansons ("Justine" sur l'album "Dancetaria", "Vietnam Glam" sur "Un Jour Dans Notre Vie"...).
Bon, à vrai dire, il y avait une autre chose que j'appréhendais et sur laquelle je ne me suis hélas pas franchement trompé, c'est le style littéraire. Je suis convaincu depuis longtemps que le plus gros problème d'Indochine, ce sont leurs textes, qui ne vont pas en s'améliorant, et ce livre vient encore une fois me le prouver : c'est très naïf et il y a, régulièrement, des répétitions dans les mots, ce qui ne fait pas très pro. Enfin, je pense que de toute façon, Sirkis ne prétendait pas non plus rédiger le livre du siècle. Je conclurai en disant que la seconde moitié de l'ouvrage est sans nul doute la plus intéressante. Ces "Mauvaises Nouvelles" sauront donc vous contenter, pour peu que vous les preniez comme il faut, c'est-à-dire pas trop au sérieux.