Geoffrey Lengeli
il y a 2 ans
Il y a cinquante ans apparaissait en Italie un nouveau type de longs métrages : le film d’anthophages ! Il a naturellement fait parler de lui en traînant une odeur de scandale et a vivement été attaqué par les critiques. Malgré la censure et de vives mises en garde venues d’un peu partout, le genre s’est développé à une vitesse inégalée, engendrant quelques fleurons et de bien mauvais ersatz. La recette se voulait simple : des effets spéciaux bien gores qui, s’ils n’étaient pas toujours au top, devaient convaincre, des morts réelles d’animaux sauvages, des décors exotiques, du sexe, beaucoup de violence et un prétexte anthropologique affirmant que tout ce qui se déroulait sur la toile était inspiré de faits réels. Horrible mensonge, of course ! Dès leurs débuts, ces réalisations se sont avérées un sous-genre cinématographique bien codé. Du sang, des nichons et une tribu d’indigènes. C’est ce modèle qu’ont repris à l’envi les artisans qui se sont succédé devant et derrière la caméra, avec un résultat plus ou moins nanardesque, passant du meilleur (Cannibal Holocaust) au pire (Terreur Cannibale). Une formule miracle qui avait pour vocation d’appâter un public toujours plus large : du fan de gore au voyeur. Mais l’ingrédient principal restait la présence de tribus sauvages comme objet de répulsion. Celui qui vit différemment est forcément celui dont on doit se méfier. Un relent de mentalité colonialiste qui a la vie dure ! Daniel Bastié parle évidemment des films en les décortiquant un à un, mais évoque aussi le cannibalisme à travers le temps et explique pourquoi ce type de films n’a pas perduré. Pas de photos mais un texte passionnant.