Dans Les saisons de l'envol, exilée à LA, l'héroïne de Manjushree Thapa, Prema, a toutes les peines du monde à faire comprendre aux américains quel est son pays d'origine. Ce Népal celui que vous croyez. Alors, elle passe tantôt pour une indienne, tantôt pour une mexicaine. Cela n'aide pas, évidemment, quand on est à la recherche de son identité et que l'on a décidé d'essayer d'oublier son village d'origine et tous les souvenirs et personnes qui s'y rattachent. Elle est indécise, Prema, et même carrément paumée. Ses aventures sentimentales ressemblent à une impasse ; son avenir professionnel, pareil. Manjushree Thapa a choisi la légèreté et la délicatesse pour raconter sa vie erratique. Du point de vue littéraire, ce n'est pas un tour de force mais le style de la romancière est suffisamment alerte, précis et narquois pour susciter l'intérêt. D'autant que la situation au Népal, c'est alors l'époque de la guérilla maoïste, revient souvent au premier plan. Les saisons de l'envol est une lecture fort agréable, avec sa mélancolie douce qui imprègne toutes les pages. On s'attache aux pas hésitants de Prema comme à ceux d'une amie que l'on a envie de protéger de la cruauté du monde.

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le 10 janv. 2017

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