Chapeau bas Monsieur Boyden, vous m’avez littéralement transportée au coeur de la baie James et c’est à regret que j’ai dû la quitter à la dernière page!
J’avais découvert Joseph Boyden à la sortie de son troisième roman, Dans le grand cercle du monde, au printemps de cette année, et j’avais lu d’excellentes critiques à propos de ses précédents romans qui sont donc, tout naturellement, venus allonger ma WBL (wish books list). A peine repéré dans les rayons de la médiathèque, Les saisons de la solitude a immédiatement fini entre mes mains. Il y a peu de romans qui me font regretter de les avoir terminés, celui-ci en fait partie. Ce roman est écrit à deux voix, celles de Will et Annie, indiens de la communauté Cree, installés dans la baie James, au Nord du Canada. Les chapitres s’alternent entre ces deux personnages au caractère très fort, terriblement attachants, avec chacun leur histoire, leur authenticité et leur sensibilité.
On suit avec plaisir la vie de Will à travers ces paysages aussi grandioses que sauvages, aussi immenses que saisissants. Will nous fait partager sa solitude face à ces grands espaces, à observer les ours, les castors, les orignaux et les oies sauvages. A chaque page, on est dans son canoë, sur son avion, dans son abri, on trappe avec lui, on boit, on souffre, on admire ; on partage chaque instant de cette tranche de vie. En lisant j’avais l’impression de ressentir le même froid que lui, les mêmes frayeurs, de partager les mêmes moments de contemplation aussi, j’étais complètement avec lui.
Annie de son côté, nous entraîne dans sa folle poursuite à la recherche de sa sœur Suzanne, devenue top model aux Etats-Unis. Là aussi, on enfourche son motoneige, et on la suit d’étape en étape jusque dans les soirées mondaines de New-York où s’invitent alcool, drogues et autres excès. C’est tout ce long voyage qu’elle raconte à son oncle Will, dans le coma. On croisera ici une autre faune (sauvage ?), avec un attachement certain pour le très énigmatique Gordon.
Je n’ai pas pu m’empêcher de faire un parallèle entre ces deux milieux hostiles, que ce soit les rivages de la Baie James ou les grandes villes telles que New York. J’ai aussi le sentiment que Joseph Boyden souhaitait nous faire part de cette quête du peuple indien aspirant à trouver son chemin entre traditions séculaires et modernité, voire perdition, notamment à travers l’alcool.
Ce livre m’a envoûtée, transportée, dépaysée, et j’ai eu du mal à le refermer, je vais même peiner à me plonger de nouveau dans une autre lecture, un autre univers avec d’autres personnages, tant je me sentais bien à Moosonee, dans la baie James.
COUP DE COEUR CERTAIN !
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