Roman de Paul W. Ryan alias Robert Finnegan, écrivain américain mort à 41 ans en 1947.
Ce qui est intéressant chez ce bonhomme, c'est que c'est un fervent admirateur de Jack London dont il suit un peu la trace puisqu'il commence par du vagabondage avant de s'enrôler dans la marine pour trois ans. Comme son mentor, il écrit, jeune, des poésies ou des articles de journaux. Devenu communiste ou d'obédience communiste, il se fait connaître par diverses publications et l'animation d'une radio avant d'en être expulsé lors de la période maccarthiste.
C'est afin de pouvoir publier des romans qu'il prend le pseudonyme de Robert Finnegan, nom pris au hasard dans l'annuaire. Le roman "Bandaged Nude" qui sera publié en France sous le titre plus accrocheur "Des spaghettis par la racine" est son deuxième et avant-dernier roman publié en 1947 …
Ses trois romans sont des polars qui mettent en scène un reporter Dan Banion, fraichement démobilisé après la guerre et désillusionné par la perte de sa copine. Après avoir essayé et trainé dans plusieurs villes américaines, il est recruté par un journal à San Francisco. L'originalité de ce reporter, un peu free-lance comme on dit aujourd'hui, c'est qu'il fonctionne en électron libre et mène une enquête ou une investigation un peu à la manière d'un détective. N'étant rémunéré que par son journal, son statut lui donne une certaine liberté d'action face à la police, le journal qui l'emploie et surtout les protagonistes et proches de la victime.
Alors que le titre original est assez abscons (The Bandaged Nude), l'éditeur français Gallimard met un peu les pieds dans le plat car un cadavre (nu) est trouvé dans un lot de caisses de spaghettis (avariés) en provenance d'un bateau échoué et destiné à l'incinération. Dan Banion reconnait dans le cadavre un artiste peintre qu'il avait rencontré par hasard quelques jours auparavant. Disposant d'une certaine longueur d'avance et avançant "masqué", il pénètre les milieux marginaux et artistiques de San Francisco et découvre peu à peu qu'il n'y a pas que l'art qui fait vibrer ce petit monde mais aussi des sentiments bien humains et bien mesquins de vengeance, de goût pour le profit ou tout simplement de jalousie.
Et quand Dan, le reporter tient le coupable, il n'hésite pas à lui casser le bras pour le faire tenir tranquille. Même que les flics trouvent qu'il y va un peu fort …
Polar assez original où, pour une fois, ce ne sont pas les flingues qui sont mortels mais un mystérieux poison qui laisse une tache verte sur les lèvres.