J'ai lu, un peu par hasard en cours une lettre d'Albertine à Julien Sarrazin. Dire ce qu'a représenté cette lettre au moment T de la lecture est impossible, on parle de quelque chose qui date de plus de 7 ans, mais dont j'ai encore certaines tournures précises en tête. Penser que cette lettre en particulier m'a bouleversé, c'est peut-être trop fort. Durablement influencé, peut-être. J'ai senti certaines phrases infuser longtemps dans mon esprit, dont certaines viennent très clairement de cette correspondance-là.
Alors, j'ai attendu. Je me suis dit que ce livre-là aurait une couleur comme je n'en aurais jamais vu. J'ai refusé de le commander "simplement". Ce livre, je voulais le rencontrer par hasard, l'emporter, me laisser emporter et qu'à la fois il me retienne entre les pages. J'ai mis six ans à "tomber dessus par hasard" - une rencontre qui m'a rendu très follement heureuse et a rattrapé une journée catastrophique.
Après, j'ai pris mon temps pour le lire, avec une certaine timidité pour ses pages jaunes, édition poche un peu moche, un peu tâche au milieu des belles blanches.
J'en attendais tellement- j'imagine qu'il ne pouvait que me décevoir. Il y a des pierres précieuses dans la correspondance d'Albertine Sarrazin, une très belle voix, quelque chose d'authentique. Il y a cette lettre, noyée dans d'autres. Le recueil, en soi, est loin d'être mauvais, c'est juste... comment dire? Qu'il n'a pas soutenu la comparaison. Je regrette -presque- de l'avoir lu, mais je garde pour lui une affection débordante.