H is for Hawk vs. M pour Mabel en français. Ok y'a pas de quoi vermifuger un abribus, mais les français ont un besoin de s'accaparer l'animal de compagnie, qu'il existe grâce au nom que lui donne son propriétaire.
Et c'est bien tout l'inverse du propos du roman. Ce roman est froid, sauvage. Helen Macdonald écrit son vécu, à savoir le dressage d'un autour, oiseau réputé difficile à dresser, mais on ne ressent aucune empathie pour elle, parce qu'elle est dure envers tout le monde, surtout envers elle-même. J'ai eu beaucoup de mal à rentrer dans l'histoire, mais je suis du genre à m'accrocher... Et j'ai vraiment bien fait pour le coup.
Car comme pour Mabel, le lecteur se laisse apprivoiser, sans pour autant devenir proche, la narratrice et le lecteur gardant chacun leur singularité. M pour Mabel est un hymne à la fauconnerie, un hymne objectif.
Pas de gloire à la culture ancestrale réservée aux aristocrates et autres riches seigneurs de la chevalerie ou du IIIe Reich, pas de gloire aux valeurs patriarcales mais un vrai hymne à l'animal, que l'auteure souligne comme étant une pratique beaucoup plus cosmopolite qu'elle n'y paraît.
On apprend à apprécier M pour Mabel. On ressent certainement ce qu'Helen Macdonald a ressenti quand elle lisait les oeuvres de White (à qui l'on doit L'épée dans la pierre qui donnera la future adaptation de Disney plus connue sous le nom de Merlin l'Enchanteur), une espèce de fascination pour un domaine qui ne nous est pas réservé. Beaucoup de considérations ou d'aprioris qui viennent heurter notre zone de confort.
Macdonald écrit au fil des saisons sur ses inquiétudes, sur le lien qu'elle entretient avec Mabel, sur le besoin de plonger dans un monde ornithologique, réglé au millimètre près, le besoin de fuir la réalité après le décès de la figure paternelle...
Bref. Ce roman n'est pas compliqué, on peine à rentrer dedans mais on en sort complètement conquis, avec l'envie de le conseiller par paquets de douze.
Emballé c'est pesé !