Dans ce roman d'Hubert Haddad, nous découvrons notamment trois personnages : Shoichi, un jeune étudiant timide, un peu gauche et à grosses lunettes; Saori, une très belle femme, envoutante, récemment divorcée et qui devient rapidement son amante; et Santoka, un grand haïkiste du début du XXe siècle.
L'histoire commence avec la rencontre entre Shoichi et Saori dans le bar où celui-ci travaille le weekend. Leur liaison sera pour lui une révélation. D'initiatrice à maîtresse adorée, elle deviendra la femme de sa vie. Pourtant, le décès prématuré de sa belle laissera Shoichi dans un deuil et une souffrance sans fond.
Il suivra ensuite les traces et l'histoire du poète Taneda Santoka, sujet de thèse de son aimée, et qui partage avec lui de nombreux points communs, à commencer par son prénom : Shoichi.
Au début de l'histoire, le style très poétique et contemplatif m'a plu mais j'ai eu tendance à me perdre un peu dans les paragraphes, le déroulement de la narration, en partie à cause du prénom commun des personnages. J'ai fini par me rendre compte que "Je" correspondait au jeune Shoichi et "Il" à Santoka. Finalement, la romance entre Shoichi et Saori ne m'a pas passionnée, j'ai vraiment préféré la deuxième partie du roman (les 2/3 environ) sur la vie se Santoka, de son enfance à son décès : d'abord jeune étudiant, puis poète alcoolique et mélancolique, et enfin moine... Une vie racontée par la jolie écriture d'Haddad qui, pour moi, se prête plus à la description de ce Japon poétique du XXe siècle.