Fille de contre-révolutionnaire, Zhang Yihe a passé dix ans en camp de réforme par le travail pour avoir critiqué la femme de Mao dans son journal. Après sa libération, en 1978, elle s’est consacrée à témoigner des sévices infligés aux intellectuels de la génération de son père. Avec Madame Liu, elle a choisi de se tourner vers la fiction pour raconter le destin de femmes condamnées dans les années 60. Madame Yang est ainsi le deuxième livre de ce qu'elle appelle "la série des criminelles" basée sur ses souvenirs de rencontres dans la période où elle était prisonnière. Le récit est clairement divisé en deux parties. Dans la première, Zhang Yihe évoque, dans une langue sobre et limpide, l'amour impossible entre une jeune femme et un fils de propriétaire foncier et un mariage arrangé et forcé avec un militaire. Le roman passe ensuite au quotidien d'un camp de détenues. Le ton, faussement naïf et romantique laisse alors la place à une plus grande rudesse mais sans jamais se départir d'une certaine légèreté qui étonne avant de séduire. Ce livre relativement bref en dit plus long sur la condition féminine dans la Chine de Mao que n'importe quel document. Une lecture enrichissante, captivante et poignante qui mérite d'être qualifiée de petit chef d'oeuvre.

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le 10 janv. 2017

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