20 Philosophes qui ont fait le 20ème siècle.
Et qui continuent encore aujourd'hui...
A la base, je souhaitais acheter un livre dans lequel je puisse retrouver un bref résumé de théories auxquelles je voulais absolument pouvoir me confronter, dont celles de entre-autres : Foucault, Habermas, Deleuze, Arendt. Voyant ces quatre-là dans l'ouvrage, je l'achète. Et je mets plusieurs mois à le terminer, n'ayant plus l'achever qu'aujourd'hui seulement.
J'ai conscience, comme chacun de la difficulté de se dire quels philosophes faut-il choisir pour brasser le 20ème siècle... Ce n'est pas facile, on ne peut pas tout dire, autrement, le livre ferait le quadruple du nombre de pages actuels. Néanmoins, de ce corpus élu viennent déjà deux de mes critiques envers l'ouvrage : une seule femme pour vingt noms, des noms dont on ne comprend pas la légitimité de leur présence (Quine, que fais-tu ici ?). Je sens déjà les rabat-joies venir dire "ça va, on va pas mettre la parité partout", ce à quoi je répondrai certes, mais il n'empêche qu'il y a des noms qui auraient pu être remplacés par d'autres. Pas de Simone de Beauvoir, de Judith Butler, aucun écrit sur la condition de la femme. Dommage. Pourtant, le livre ne se cantonne pas aux aspects métaphysiques de la philosophie ; on y aborde bien Marx, Gandhi, le politique en général à travers les ouvrages d'Hannah Arendt, et j'en passe. Je rajouterai même : que l'on me dise une bonne fois pour toutes pourquoi diable Freud apparaît-il en tant que philosophe...
Sur le fond, l'auteur a parfois la fâcheuse manie de venir donner son point de vue là où on ne l'attend pas, et surtout là où il n'a pas à intervenir. Un des exemples les plus criants de cette tendance se situe à la fin du passage sur Gandhi, où le lecteur a droit à cette phrase magnifique : "parmi les gens qui parlent tout le temps d'amour, beaucoup n'y comprennent pas grand chose". Pour remettre les choses dans leur contexte, auparavant, on nous explique que Gandhi refuse les attraits de la chair. Ce qui signifie bien évidemment que sa "cruauté" fait qu'il ne comprend rien à l'amour. Quel point de vue triste...
Malgré la lenteur de ma lecture et ces quelques aspects qui m'ont fait grimacé par-ci par-là, j'ai pris plaisir à découvrir certains noms plus en profondeur, tel Wittgenstein, ou Bergson. Je suis satisfaite de voir cité Heidegger en dépit de ses liens avec le nazisme. Chaque philosophe possède une illustration le représentant, des faits marquants, et à la fin un topo concernant ses ouvrages ("Que lire en premier ?") ainsi que ceux qui ont écrit quelque chose à leur sujet ("Que lire sur X ?"). Le tout reste facile d'accès pour la néophyte que je suis.
Je le feuilletterai à nouveau, très certainement, pour les références à la fin et les faits marquants. Pas pour les points de vue plus que limités de Roger-Pol Droit.